M É N È S  -  C A I L L O T
L'histoire sans fin du Stade de Reims

 

POKER MENTEUR



14-02-2016 - 11 ans après... Le clin d'oeil de JPC à Pierrot Ménès.









Juin 2009

PIERRE MÉNÈS:
"Caillot ment comme
un arracheur de dents..."

Propos recueillis par Michel HAMEL

 

Franche, directe, sortie du cœur. Voilà une formule de Pierre Ménès comme on les aime. Et la suite n'est pas piquée des hannetons… L'ancien Directeur de la Communication du Stade de Reims répond point par point aux allégations de Jean-Pierre Caillot, le président du club.

- Gérard Kancel (Chef du service des sports de L'Union) : "Jean-Pierre Caillot, à lire votre ancien collaborateur, si le Stade en est là aujourd'hui, c'est à cause de votre radinerie".
- Jean-Pierre Caillot (Président du Stade de Reims) : "Je m'étouffe. Pierre Menès a-t-il oublié le montant de son salaire et de ses demandes de remboursement de frais ?"

 

Jean-Pierre Caillot n'a pas été le seul à s'étouffer. A la lecture de cet échange entre notre président de club favori et un "collègue (de l'Union) jamais de mon côté" (sic), Pierre Ménès a fait exploser son potentiomètre.
"Puisque l'on veut parler chiffres, sachez que mon salaire mensuel était de 6.000 euros, lance l'ancien Directeur de la Communication du Stade de Reims. J'invite Jean-Pierre Caillot a publier mes notes de frais, s'il ose. Ainsi, chacun pourra juger sur pièces. Et, pour faire bonne mesure, je l'invite à les comparer avec celles d'Olivier Létang et Fabrice Harvey sur la même période.
Et d'ajouter : "La saison où j'étais à Reims, j'ai aussi fait 59.000 km avec ma voiture personnelle".

"Sébastien Heitzmann, sacrifié sur l'autel de la pingrerie"
Pierre Ménès revient également sur "L'affaire Heitzmann", dont il réaffirme qu'il a bien été sacrifié sur l'autel de la pingrerie lors du mercato d'hiver 2005. D'un côté, en effet, son départ rapportait 100.000 euros. De l'autre, il affaiblissait suffisamment l'équipe (alors 7ème) pour que le club puisse faire l'économie des primes dues en cas de classement dans la première moitié du championnat.
Pierre Ménès admet que Jean-Pierre Caillot dit vrai sur un point : Heitzmann avait un réel problème relationnel avec Thierry Froger et le staff. "En revanche, précise-t-il, Fabrice Harvey s'est montré moins délicat lorsqu'il m'a érigé en bouc-émissaire, faisant croire au joueur qu'il devait quitter le club à ma demande."

"Caillot n'y connaît rien au foot"

Les violentes attaques de Jean-Pierre Caillot dans la presse régionale ont été motivées par une petite phrase assassine de Pierre Ménès. Il l'a réédite et… en démontre le bien-fondé.

"Quand je dis que Jean-Pierre Caillot n'y connaît rien au foot, j'ai tout de même quelques bonnes raisons de le penser", affirme-t-il. (1)
Deux simples exemples :
- en 2006 quand je lui ai parlé de Salim Arrache, à l'époque en L2 à Strasbourg (adversaire du Stade), il est tombé des nues. Il n'en avait jamais entendu parler.
- quand je lui ai présenté Jérôme Lemoigne, alors milieu de terrain du Sporting Toulon, le club a considéré "qu'il n'avait pas le niveau L2". Résultat, la saison suivante il évoluait en L1 avec Sedan.
Il ne semble d'ailleurs pas mieux éclairé aujourd'hui, puisqu'il considère la descente en National comme un simple "accident".

 

"Oui, Karembeu voulait venir à Reims"
Et les joueurs recrutés par Pierre Ménès ? Justement, le chroniqueur de RTL "tient" à en parler.

Le Suédois Jon Lundblad tout d'abord. Mal utilisé dans le jeu, cet attaquant de type britannique n'a jamais eu réellement sa chance.
"Ce n'était pas un Ouzbèque, lance Pierre Ménès. Il faisait partie de l'écurie IMG McCormack, la plus grosse société d'agents au monde. En France, il était représenté par Patrick M'Boma et Bruno Satin. Côté salaire, c'était plutôt un bon rapport qualité/prix : 8.000 euros la première année 10.000 la deuxième… à condition de bien l'utiliser.
Ce que Jean-Pierre Caillot oublie aussi de dire, c'est que Lundblad est resté une semaine à l'essai à Reims et qu'il a disputé un match amical complet avec la réserve à Troyes. Ca permettait de le juger, me semble-t-il. Je note qu'avec les bouts de matches qu'il a disputés il a marqué deux buts, dont un de la tête à Steve Mandanda
."

Pour ce qui est du Marseillais José Delfim, comment aurait-il pu coûter "autant en salaire que l'ensemble de l'effectif" puisqu'il était en fin de contrat, et n'a d'ailleurs jamais retrouvé de club de très haut niveau ensuite.

Enfin, Christian Karembeu. "C'est vrai, je l'ai proposé au club. Et pour cause ! Il souhaitait se rapprocher de Paris pour des raisons familiales et, surtout, ne faisait absolument pas une affaire d'argent de sa venue à Reims.
Mais Jean-Pierre Caillot a eu peur que les projecteurs médiatiques soient braqués sur le club. Qu'il ne fasse trop de lumière."


Quant à l'affaire des Brésiliens qui selon Jean-Pierre Caillot "avaient tout juste le niveau DH", Pierre Ménès s'en est déjà expliqué dans une interview donnée à VDT en septembre 2006.
"L'un d'eux, Luiz Pinheiro dit Paquito, a évolué ensuite à Lucerne qui, semble-t-il, vaut tout de même mieux qu'une DH.
Les deux autres, André et Rubio, ont débarqués en plein hiver, en provenance de Salvador de Baya où il faisait 40°. Ils n'ont pas réussi à s'adapter mais, au total, ils n'auront coûté au club que 5 jours dans un hôtel deux étoiles de Tinqueux, et un billet retour Paris-Sao Paulo. L'aller avait même été pris en charge par l'agent de Juhnino, José Fuentes, qui les avait recommandés."

 

Pierre Ménès balaie très rapidement les autres points, car il s'en est déjà expliqué très précisément sur VDT. Le sponsor, c'était Coca Cola. Pierre Ménès avait reçu l'accord le jour même de son limogeage et, par voie de conséquence, la marque n'a pas souhaité donner suite aux relances d'Olivier Létang.
Quant au Centre de formation, il a fait l'objet d'une convention établie par l'étude de Me Ecolivet, un avocat parisien. Le club a simplement fait marche arrière au dernier moment, car l'investisseur, en contrepartie de son financement, exigeait de percevoir 30% sur les ventes de joueurs issus du centre. Mais, ça "Jean-Pierre Caillot le savait depuis le début".
>>> Voir l'interview de 2006 (ci-dessous)

On le voit. Le temps passe, mais les coulisses du club sont toujours aussi frémissantes. Les prochains épisodes s'annoncent d'ailleurs tout aussi passionnants mais, promis, ces pages s'écriront sans Pierre Ménès.
"C'est la dernière fois que je m'exprime sur le Stade de Reims, affirme-t-il. Je n'y ai plus d'attaches particulières, à l'exception de Julien Ieslch et Alexandre Barbier et, pour moi, la page est définitivement tournée."
Faute d'exposition médiatique, le Stade va, de toute façon, retrouver ses vrais amis : ceux du championnat de National, au premier rang desquels Firmin Miquel, Lieutenant de réserve de son état et président du club de Luzenac (632 habitants). Sûr qu'ils poseront moins de problèmes...

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(1) Je me suis laissé dire qu'il n'était pas le seul à s'être forgé cette opinion. Mais, - vous me connaissez - je ne suis pas du genre à balancer des noms d'anciens internationaux français en pâture aux supporters.


"M'sieur, c'est lui qui a commencé !"

Les trois épisodes de l'affaire
 
 

PIERRE MÉNÈS SE MET A TABLE



Septembre 2006

PIERRE MÉNÈS:
"En dix mois à Reims
je n'ai rien fait"

Propos recueillis par Michel HAMEL


30 septembre 2006 - Pierre Ménès n'a rien fait à Reims. Rien ? Sauf que… Si, à l'initiative de Robert Pires, sa route n'avait croisé celle du binôme Caillot-Harvey en mai 2005, le Stade aurait sûrement filé tout droit en National quelques semaines plus tard. C'est un élément capital à mettre à son crédit.
Quelques mois après sa désastreuse expérience rémoise, Pierre Ménès revient sur son parcours chaotique au sein de la nébuleuse stadiste.

 


Mai 2005 : le commando Tiburce
débarque aux Thiolettes

Ladislas Lozano venait d'être écarté, le Stade de Reims luttait pour son maintien. Robert Pires s'inquiétait de cette situation. Il s'en est ouvert à moi lors d'une discussion à Londres, et nous avons décidé de provoquer une rencontre avec les dirigeants du club. Jean-Pierre Caillot et Fabrice Harvey, en l'occurrence. J'ai alors vu des gens qui semblaient avoir perdu espoir.
Il restait quatre matches à disputer. Reims avait deux points d'avance sur le premier relégable et devait affronter les trois derniers du classement. Il lui fallait un commando. J'ai d'abord songé à Gernot Rohr, qui venait d'être limogé de Nice, mais iI était prisonnier de clauses contractuelles. Je me suis alors tourné vers Tiburce Darou, en accord avec Robert Pires. Nous l'avons présenté à Jean-Pierre Caillot et, deux jours plus tard, il était à Reims.
C'est tout naturellement que je l'ai accompagné pour suivre son travail. A ce jour, c'est sûrement la meilleure chose que j'aie faite pour le Stade de Reims.
Revers de la médaille, la pleine réussite du "commando Tiburce" a rendu difficile ma situation au sein de la rédaction du groupe L'Equipe, car on a pensé que j'avais été délégué à Reims par Christophe Chenut.

 

 

Juillet 2005 :

Parachuté dans un champ de mines
Séduit par la réussite de l'opération Tiburce, Jean-Pierre Caillot m'a offert l'opportunité d'intégrer l'équipe dirigeante du club, un challenge qui me séduisait particulièrement.
Toutefois, la situation tendue à L'Equipe a peut-être précipité le processus de mon arrivée. Cela peut expliquer que Jean-Pierre Caillot m'ait confié un poste au profil indéfini, et qu'il n'ait pas pris la peine de présenter clairement en interne les raisons de mon recrutement. Cette situation m'a valu d'arriver à Reims dans un champ de mines.
J'avais été nommé "responsable du développement". Dans mon contrat, il était stipulé que je devais m'occuper des sponsors au niveau national, de la communication, et participer au recrutement.
J'ai commencé à travailler le 1er juillet, alors que Jean-Pierre Caillot était en vacances en Australie. Et là, on a pratiqué avec moi la politique de la terre brûlée. J'ai senti que j'étais tout, sauf le bienvenu.
A l'époque, il n'y a que le staff sportif qui ne m'ait pas fermé les portes. Je me suis donc immédiatement positionné à ses côtés, non pas en fonction de critères politico-tactiques, mais parce que c'étaient les seules personnes qui m'adressaient la parole. Je me souviens d'avoir assisté seul aux premiers matches de préparation, à Soissons et Vittel.


 

Dix mois à prêcher dans le désert
J'ai lu sur le forum que l'on me reprochait de n'avoir rien fait, et j'avoue que ceux qui écrivent cela ont raison.
En dix mois je n'ai effectivement rien fait car, pour faire quelque chose, encore faut-il en avoir le pouvoir. Or, je n'avais aucun pouvoir. Personne ne dépendait de moi et toutes mes sollicitations restaient lettre morte.

Le seul pouvoir que j'avais, c'était de ramener de l'argent au club. Mais, pour ramener de l'argent au club la saison dernière c'était compliqué.
A niveau sponsoring, le maillot était plein (c'est encore le cas pour cette saison). Le stade était invendable car il n'y avait pas de retransmission télé possible en raison des travaux.
Pour couronner le tout, nous étions dans une année pré-Coupe du Monde, manifestation sur laquelle les grandes sociétés préféraient évidemment investir.
Le plus savoureux de cette histoire, c'est que le jour même où j'ai été limogé par le Stade j'ai reçu l'accord d'une grande marque américaine de boissons gazeuses pour sponsoriser le club cette saison. Les négociations avaient duré de longs mois. Mon départ y a mis un terme définitif.

 


L'affaire du centre
de formation

Ce n'était pas particulièrement dans mes attributions mais, quand j'ai découvert l'état des Thiolettes et de sa pelouse, je me suis dit qu'il fallait que l'on trouve un endroit pour construire un centre d'entraînement digne de ce nom pour les pros et mettre en place un centre de formation.
J'ai trouvé un terrain de 10 hectares à Warmeriville, engagé des négociations avec le propriétaire et les collectivités locales, puis trouvé un investisseur. Il était disposé à mettre quatre millions d'euros sur la table, en contrepartie d'un pourcentage sur les ventes de joueurs issus du futur centre de formation.
C'est sur ces bases que les discussions se sont engagées avec lui. Jean-Pierre Caillot l'a rencontré à plusieurs reprises, tant à Reims qu'à Paris, et une convention a été rédigée par des juristes. Tout cela pour s'apercevoir, au bout de six mois, que cette proposition ne convenait pas aux actionnaires du club, informés tardivement.
Face à cette opposition, Jean-Pierre Caillot a mis sèchement un terme à l'opération, me lançant qu'il n'avait même pas pris la peine de lire la convention. Du coup, ce travail qui avait occupé six mois de mon temps a été affecté à ma colonne débit.

Après tous ces mois de discussions "fructueuses", il fut d'ailleurs un peu savoureux d'expliquer à l'investisseur que ce projet ne convenait pas au club…

 


Le départ précipité de Sébastien Heitzmann

Pour mieux apprécier cette affaire, il faut en rappeler précisément le contexte. Il est notamment très important de partager la saison 2005-2006 en deux.
Il y a tout d'abord les matches aller, où l'équipe est accablée par les problèmes sur le plan offensif, avec les départs de M'Phela et Tabet, la rupture des ligaments croisés de Farsanne, les deux ou trois pépins musculaires de Maspimby, Baléguhé qui ne participe à aucun match, Boulanger qui est écarté… Du coup, il ne restait plus que Seb Heitzmann devant. Seul !
A l'époque, quand je défendais les choix tactiques de Thierry Froger, je ne faisais pas de langue de bois. J'expliquais ma préférence pour le 4-4-2. Mais encore faut-il avoir les joueurs qui permettent d'évoluer dans ce schéma. Or, sur les matches aller, je ne vois pas comment l'équipe aurait pu jouer autrement qu'elle ne l'a fait.
Après, il y a eu la reprise du championnat en janvier. Et là, tout est différent. Nous enchaînons deux superbes matches, dont celui de Caen au stade d'Ornano (1-3) qui reste pour moi le meilleur match de la saison dernière. Puis l'on bat Châteauroux 3-0.
Je sens alors qu'il y a quelque chose à faire. L'équipe est en place, Baléguhé, Maspimby sont rétablis, Lunblad arrive… Nous avons des solutions. Et la cassure survient au moment où le club décide de vendre Heitzmann.
Sur l'affaire Heitzmann, j'ai eu les infos au compte-gouttes. Le patron d'un club peut effectivement agir comme il l'entend. Mais, je trouve un peu difficile que l'on m'ait demandé de communiquer sans me donner les tenants et les aboutissants, et qu'on me l'ait reproché ensuite.
Dans cette affaire, on m'a aussi fait porter le chapeau, après me l'avoir fait porter un peu plus tôt lors de la mise à l'écart de Stéphanopoli. A un certain moment, Sébastien Heitzmann a même cru que j'étais le principal artisan de son départ du Stade de Reims, alors que je n'en n'avais ni l'envie et encore moins le pouvoir.
Ce que je sais, c'est que si l'on avait capitalisé sur les matches de Caen et Châteauroux, nous ne serions peut-être pas montés en Ligue 1 mais nous n'aurions certainement pas terminé à la 14ème place.
Le jour où Seb est parti - c'était le dernier jour du Mercato - jusqu'à 22h30 j'ai essayé en vain de convaincre Thierry Froger de prendre Yohann Rivière (Guingamp) pour renforcer l'attaque. Noël Le Graët n'en voulait plus. Aujourd'hui il a resigné à En Avant et marque régulièrement.

 


Les "danseuses" Brésiliennes
Mon plus gros échec, ce sont les joueurs brésiliens. Je n'ai pas eu de chance dans cette affaire. J'avais jeté mon dévolu sur un bon joueur qui s'appelle Daniel Bamberg, un excellent milieu (entre N°10 et milieu droit) qui évoluait à Fortalesa, en D1 brésilienne. Or, il s'est déchiré un ligament du genou 15 jours avant la trêve hivernale.
On a donc fait venir deux jeunes, André et Rubio. Il arrivaient directement de Salvador de Baya où il faisait 40°, alors qu'à Reims la température était de moins 6. L'un d'eux a même débarqué en tongs… Autant dire qu'ils n'avaient aucune chance de s'acclimater en cette période de l'année.
En revanche, le petit Luiz Pinheiro (dit " Paquito ") qui est venu, lui aussi, à l'essai, fut probant. Il évolue d'ailleurs aujourd'hui en D1 suisse à Lucerne. Mais son profil ne convenait pas, car c'est un joueur à vocation uniquement offensive.

 

 

Un soupir en forme de dernier souffle
En vertu de mes attributions, j'étais censé participer au recrutement. Quand nous avons commencé à parler du recrutement pour la saison 2006-2007, je suis donc venu avec ma petite liste. Mais, au mieux on ne tenait pas compte des mes propositions, au pire on me riait au nez. Alors, à ce moment là, j'ai bien compris que c'était la fin. Je commençais à me demander à quoi je servais.
Par exemple, entre autres joueurs, je trouvais qu'il aurait été extraordinaire de faire venir Grégory Proment. Quand j'ai prononcé son nom, on m'a ri au nez en me disant : "Jamais Proment ne viendra dans un club de Ligue 2". Comme chacun sait, il évolue maintenant à Caen…

Après, visiblement, on a cherché à me déstabiliser et à monter Thierry Froger contre moi. Or, à partir du moment où je perdais le soutien de Thierry, comme je n'avais pas que des amis dans le club, la situation devenait invivable.
Pour attiser ces mauvais rapports, on m'a même prêté une attitude que j'affirme aujourd'hui encore n'avoir jamais eue. C'était le 7 mars dernier à Delaune, avant le match contre Bastia. J'étais très malade depuis huit jours et j'avais même dû faire venir le kiné dans ma chambre juste avant le match. Bref, au coup d'envoi je me sentais plutôt mal et l'on m'a prêté… un soupir au moment de l'annonce de la composition de l'équipe de Thierry Froger. Soupir que j'ai certainement poussé, mais qui n'avait rien à voir avec la composition de l'équipe.
En fait, on cherchait tout prétexte pour me faire partir. Je ne rapportais pas d'argent, je ne servais à rien, je dérangeais plutôt que j'arrangeais.

Je pense que je faisais trop d'ombre. Il y avait un décalage. J'étais ambitieux pour le Stade. Pas pour moi car, en ce qui me concerne, je n'ai pas besoin du Stade pour construire ma notoriété. En fait, je voulais trop et trop vite.

J'étais certainement beaucoup plus pressé que Jean-Pierre Caillot et Thierry Froger. Mais je peux toutefois comprendre cette prudence, car je n'ai pas vécu les années noires du Stade de Reims.

 


Ses rapports avec Thierry Froger

J'ai eu d'excellents moments avec Thierry Froger et je regrette profondément qu'il ait pu croire, à une période, que j'étais en opposition avec son travail. C'est vrai que j'ai une préférence pour les entraîneurs plus offensifs, comme à Lorient. De mon point de vue, Christian Gourcuff est, avec Claude Puel, le meilleur entraîneur français. Mais ce n'est pas parce qu'on aime les Ferrari que l'on trouve les BM sans intérêt.
Durant la première partie de la saison, je trouvais normal que Thierry ne joue pas l'attaque, car nous n'en avions pas les moyens. Ensuite, c'est vrai que j'ai regretté le manque d'ambition généralisé après notre superbe mois de janvier 2006, où je pensais qu'il y avait peut-être quelque chose à faire dans la suite de la saison.

 


Les caisses de champagne d'Estelle
A Reims j'ai parfois eu l'impression d'être dans un mauvais film de Chabrol. Des anecdotes, j'en ai dix, vingt, de petites peaux bananes, de petites mesquineries… On a fait croire que je ne payais pas mes notes de champagne, que je ne connaissais pas Robert Pires, que je voulais être président… Des choses qui ne me font encore qu'à demi-sourire aujourd'hui.
L'histoire des caisses de champagne est édifiante. Estelle Denis, ma ravissante collègue de "100% foot", m'avait demandé de commander du champagne pour elle et son finaliste de Coupe du Monde de compagnon. Je me suis donc exécuté et j'ai transmis la facture à Estelle qui a réglé par chèque. Mais là, petit grain sable dans la logistique, la facture avait été établie à mon nom et personne n'a fait le rapprochement. Immédiatement la rumeur a donc couru que je commandais du champagne sans le payer. C'est devenu une histoire que l'on se racontait au coin du feu.
A propos d'Estelle Denis et de "100% Foot" je me permets d'ajouter que j'ai trouvé assez vexant d'avoir un président qui ne regarde jamais cette émission, au motif qu'elle était diffusée trop tard et qu'il se levait tôt le lundi.
Reims, c'est très spécial. Un jour, j'ai même eu l'impression de commettre un adultère parce que je m'étais assis en tribune aux côtés de Christophe Chenut, l'Antéchrist, en visite à Delaune.
Mais, hormis ce climat particulier, il faut reconnaître que le club est bien géré.

 


Stade Wars : le retour du Jedi ?

Je n'ai pas contesté le licenciement. J'avais un CDI assorti d'un avenant au contrat dont le club a respecté les clauses. En la matière, Olivier Létang a fait preuve de droiture, respectant tous ses engagements. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui la pilule n'est toujours pas passée. J'étais super bien à Reims.
J'ai une aptitude infinie au mépris, mais je m'aperçois qu'après avoir pris des coups de hache, j'ai fini par tomber. Et à l'arrivée, je peux bien raconter ce que je veux mais c'est un échec. En tout cas, je le vis comme un échec.

 

Est-ce que je reviendrai un jour à Reims ? Vous avez titré à mon sujet : "Stade Wars : le Ménès fantôme". Or, c'est le deuxième épisode de Star Wars et il y en a encore quatre après. Ca laisse de la marge…
De toute façon, je reviendrai au moins voir des matches à Reims dans ma petite tribune de presse. En espérant voir le Stade gagner, car je reste un supporter de l'équipe.
Je n'ai aucune animosité et, surtout, ceux qui portent le maillot rouge et blanc sont mes copains. J'espère qu'ils vont aller le plus haut possible. Je les en crois tout à fait capables en tout cas.
Ce que j'ai le mieux réussi dans cette année rémoise, ce sont en effet mes rapports avec les supporters et les joueurs. J'ai développé avec eux une grande relation de confiance. Il ne se passe pas une semaine sans que j'aie un ou deux joueurs du club au téléphone.

Quant aux supporters, je pense avoir été très proche d'eux durant toute la saison. Ils râlaient, ils étaient exigeants mais ils ont toujours été très gentils avec moi. Le soir de mon dernier match à Delaune, contre Sedan, ils étaient une trentaine à m'attendre pour m'applaudir. Ca m'a profondément touché.

 

Je ne suis pas aigri, mais je suis déçu. En effet, il ne faut pas oublier que j'ai démissionné du groupe L'Equipe pour venir à Reims. J'ai donc abandonné 21 ans d'ancienneté dans une entreprise florissante, ce qui correspond tout de même à une somme d'argent assez coquette.
Je n'étais pas venu à Reims pour faire le beau, mais parce que j'avais envie de vivre le foot de l'intérieur, d'être dirigeant d'un club. On ne m'en a pas laissé le temps mais, en revanche, j'ai pu voir que ce n'était pas si compliqué que ça…

 

Depuis mon départ du Stade, j'ai connu de grandes réussites : la Coupe du Monde sur M6 qui a très bien marché, ma chronique sur Yahoo (ndlr : 10,9 millions de pages lues sur le blog de Pierre Ménès pendant la Coupe du Monde).
Aujourd'hui, je gagne mieux ma vie que lorsque j'étais à Reims, mais j'aurais préféré, de loin, rester au Stade.


Pour en savoir plus sur Pierre Ménès :
Son portrait
Son blog


 
 


STADE WARS - LE MÉNÈS FANTÔME


Mai 2006


"Allez, au revoir…"

 

Amis de VDT,

Oui, je sais, le Mc Do de Tinqueux est en deuil. Son icône, sa star, son chiffre d'affaires sont partis.

Cette histoire de Mc Do m'a bien fait rire. Toute l'année, vous m'avez d'ailleurs bien fait rigoler. Ce n'est quand même pas moi qui allais se révolter contre la causticité.
J'aimais bien VDT. Ce côté toujours un peu contre en étant tout contre le cœur de son club.
J'ai souvent échangé par mail avec Michel Hamel, le fantomas de VDT. J'ai fini également par identifier, j'ai quand même mis six mois à croire que pour ça aussi j'étais nul, le chroniqueur fou, le fameux Paolo.

Plus sérieusement, j'aurais appris à votre contact qu'un supporter est d'une importance fondamentale dans un club. En toute honnêteté j'en suis aujourd'hui beaucoup plus convaincu.

Rien que pour ça, ça valait le coup de passer un an dans un grand club mythique.
Je reviendrai suivre chez vous la suite des aventures du Stade de Reims que je souhaite évidemment souriantes et resplendissantes.

Avec ma très sincère amitié.

Pierrot Ménès

 
 

PEOPLE

 


Mai 2006

 

02-05-06 Trop VIP - Pierre Menes retourne d'où il vient dans l'indifférence générale. Ca n'émeut visiblement personne, ni du côté du siège, ni du côté du stade. Nulle part, en fait... à l'exception notable d'une partie du vestiaire. Pour les autres, tous les autres, au mieux (ou au pire), on fait juste genre mega petite tristesse alors qu'au fond cette nouvelle réjouit finalement tout de monde sauf, dit-on, quelques joueurs.
Mais, le principal enseignement de cette affaire c'est que nous nous sommes tous lourdement trompés sur le compte de notre "Nénesse". Qui, en effet, aurait pu imaginer que ce gaillard était aussi transparent... Mais faut-il se fier aux apparences ? Pierre Menes était peut-être tout simplement "trop VIP" pour un club dont le regard, pour le moment, ne porte pas plus loin que les frontières régionales.

Mal brieffé d'entrée de jeu, il n'a, en réalité, jamais rien compris au fonctionnement du Stade de Reims et rien appréhendé de ses nuances. Pour avoir misé sur les mauvais chevaux (ce n'est pas sa spécialité, il est vrai), il nous quitte sans avoir réussi à percer le mystère de Delaune. Adieu monde cruel ! M.H.


Comme dans tous les contes, tout est bien qui finit bien pour le héros. Pierre Menes devrait prendre en main la destinée sportive du club de Lorient, en tant que directeur sportif. Le Stade de Reims devrait même lui offrir de quoi payer son déménagement et s'acheter quelques babioles, histoire de décorer sa future villa en bord de mer. Qu'il pourra d'ailleurs aussi s'offrir grâce à son bref séjour en Champagne.

 
 

PIERRE MENES dit Nénesse



L'homme du Président
10-06-2005

Quand on vous disait qu'un gros poisson débarquait à Reims,
nous parlions vraiment d'un gros poisson… Pas d'un alevin
.

 



 

Mai 2005 - Pierre Ménès c'est du lourd. Un journaliste du groupe L'Equipe qui connaît le monde du football sur le bout des ongles, fait autorité auprès de ses pairs, n'a pas la langue dans sa poche, a son franc-parler, est direct, pas hypocrite pour un sou, connaît le poids des supporters dans un club, maîtrise la communication, sait gérer les médias et dégage un grand charisme. Bref ! C'est le profil d'homme qui manquait au Stade.

Sauf si sa personnalité prend le dessus, à Reims Pierre Ménès n'écrasera les pieds de personne. Il aura un rôle à part. Qu'il s'agisse de trouver des sponsors d'envergure, de communiquer avec les médias, de passer des accords bénéfiques pour le club… son action sera entièrement vouée au rayonnement d'un Stade de Reims qui faisait plutôt profil bas depuis quelques mois.

Grand ami de Robert Pires qui est à l'origine de sa venue à Reims - comme il l'avait été pour celle de Tiburce -, Pierre Ménès, à charge de revanche, sera peut-être l'artisan du retour de " Robbie " dans sa ville.

Il faudra tout de même patienter un peu, car le chantier de la reconstruction n'en est qu'aux balbutiements. Pierre Ménès vient tout juste d'obtenir le permis de démolir les habitudes. Ca ne se fera sans doute pas sans grincements de dents, mais ça se fera soyez-en assurés. Ménès n'est pas homme à contourner les obstacles ou à se défausser de ses responsabilités sur les autres.

Bienvenu à lui et merci pour ce bol d'air !



Pierre Menes (responsable du développement)
"Je suis responsable du développement. Je serai donc en charge de la communication du club, du sponsoring au niveau national et je participerai au recrutement avec Fabrice Harvey, David François, l'entraîneur et le président. En tout cas, je suis réellement ravi parce que cela me tenait vraiment à cœur de travailler pour un club et de vivre ma passion du foot, qui est la chose la plus importante pour moi, d'une manière différente. Maintenant je n'aurais pas dit oui à n'importe quel club et quand je dis oui à Reims, je sais que ce n'est pas n'importe quel club. Je viens à 100% au Stade de Reims. De toute façon, il est impensable, pour des raisons déontologiques évidentes, que je reste à l'Equipe. Le Stade de Reims c'est pour moi un boulot à plein temps et non un hobby."


Pierre Ménès vu par le Forum du Stade
"Pierre Ménès, c'est LE journaliste sportif français. Il n'a pas la langue dans sa poche et ne s'habille que chez Eden Park. Il connaît parfaitement tous les joueurs de l'équipe de France (pas celle d'aujourd'hui, celle qui gagnait). Il a été un des premiers journalistes à dire que c'était Domenech qui ne voulait pas de Zidane. Bref, il parle vrai et cru. La langue de bois, il ne connaît pas. Il est plutôt spécialisé football anglais et c'est un fan d'Arsenal. Grand pote de Robert et Titi.
Bref, il est plutôt lucide et a une culture foot et un carnet d'adresse très fournis.
" Reimsforever

 

 

 

DÉjA UNE LÉGENDE



Pierre Menès 100% foot


Mars 2006 - Journaliste à l'Équipe pendant plus de vingt ans, ami des stars de l'équipe de France, homme de télé, passionné de foot et Brestois de cœur, Pierre Menès est aussi, depuis le début de saison, responsable du développement et de la communication du Stade de Reims. Une sacrée recrue pour le club champenois.
Il avait l'habitude de poser les questions. Aujourd'hui, c'est lui qui y répond. De la même façon : sans détour. "J'ai toujours voulu être dans le foot. Mais, je me suis vite rendu compte que, pour des raisons visibles à l'œil nu, joueur, ça allait être compliqué", dit-il en plaisantant sur sa forte corpulence.
Son jeu à lui, ce fut donc l'écriture. "J'étais étudiant et pigiste à l'Équipe, puis j'ai arrêté l'un pour me consacrer à l'autre. J'ai appris sur le tas, c'était une tradition à l'Équipe".

Un soir chez Pires

Pierre Menès, que l'on vit un soir d'octobre 2003 faire la bise à Rothen et Givet après une victoire monégasque (1-2) à Guingamp, était très proche des joueurs, comme l'étaient nos confrères plus âgés.

"Les champions du monde 98, les Djorkaeff, Blanc, Barthez, j'ai commencé à les suivre en D2. Et puis il y a bien sûr Henry et Pires..." Une amitié née lors de week-ends anglais passés à suivre Arsenal. D'ailleurs, si Pierre Ménès est aujourd'hui à Reims, c'est grâce à Pires, qui a été formé dans le club mythique.
"J'étais chez lui un soir à Londres, on parlait du club qui allait mal. C'est de là que l'idée est venue. J'ai ensuite rencontré le président Caillot et voilà. Aujourd'hui, je m'occupe un peu de tout, je suis très proche des joueurs. Reims, ce n'est pas très loin de chez moi. J'habite à côté de Disneyland, je vais plus rapidement là-bas que sur les Champs-Elysées".

Gourcuff et Rennes...

Ce fut Reims, ç'aurait pu être... Rennes. "Christian Gourcuff m'avait proposé de l'accompagner à Rennes mais il avait eu la bonne idée d'en prendre cinq dès le premier match face à Auxerre (0-5, 27 juillet 2001). J'avais alors rencontré le président Ruello mais ça ne s'était pas fait. Je respecte beaucoup Christian et je suis un grand supporter du FC Lorient".

La complicité entre les deux hommes crevait l'écran sur l'Equipe TV, dans l'émission de Didier Roustan. Car, comme on y parlait de foot, Pierre Menès est venu à la télé. Avec, là aussi, du talent et d'humour. Le voilà aujourd'hui, sur la 6, dans 100 % foot. "C'est Jérôme Bureau (1) qui me l'a proposé. Nous allons avoir une émission quotidienne pendant la Coupe du monde. Je ne vais pas dormir beaucoup. D'ailleurs, si quelqu'un a de la drogue dure...", dit-il avec son franc-parler.

Brest, le début de l'histoire

Demain, le match sera particulier pour Pierre Menès. Car c'est à Brest que l'histoire a commencé. " C'est un club qui ne m'a jamais laissé indifférent. Brest, j'y ai passé toutes mes vacances jusqu'à mes douze-treize ans. Ne me demandez pas pourquoi Menès avec "ès" et pas "ez", je n'en sais rien. Peut-être que le gars à la mairie avait bu ce jour-là. Mon grand-père et sa sœur ont tenu l'Hôtel d'Armorique, place de Pors Milin, et ma grand-mère tenait le café de la gare routière.
Mes premiers souvenirs de foot, c'est dans la boutique de la femme de René Charlot (2), qui tenait un magasin de sport, rue Jean-Jaurès. Puis j'ai suivi le club pour l'Equipe fin 80-début 90, la lutte avec Mulhouse en 89, la période Yvinec puis Ginola...

" Le passionné est lancé : " Vous savez, Brest et Reims se ressemblent beaucoup... Et puis la Ligue 2 est un championnat complètement fou... Il n'y a plus des mecs comme Orts, Samuel Michel ou Monczuk pour faire la différence... Et, à part Ziani, qui il y a pour organiser le jeu en L2 ? Hein, qui ? " Caméra ou pas, on n'arrête pas Pierre Menès quand il parle de foot.


(1) Ancien rédacteur de chef de l'Equipe, Jérôme Bureau est aujourd'hui directeur de l'information et des magazinees sur M6.
(2) Directeur sportif et administratif du Stade Brestois pendant une décennie dans les années 70-80.

Eric Daniellou

 

 

Pierre Menès en bref - Né le 29 juin 1963 à Paris. Marié et père de deux enfants (Anne-Emmanuelle et Axel). Rentre à l'Équipe en 1984. Il y passera 21 ans couvrant d'abord la D2, la D1 puis l'équipe de France et Arsenal après 1998. Consultant sur l'Equipe TV auprès de Didier Roustan, puis d'Estelle Denis dans 100 % foot (M6). Responsable du développement au Stade de Reims depuis 2005.

 

 

 
 


Son actualité
17 - 01 - 2007

Vu des Tribunes : Actualité & Forum du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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