© stade de reims - vu des tribunes
Delaune, 22h30
Vendredi 3 mai 2002
LA NUIT DU SACRE
Centre-ville de Reims, 23h
© stade de reims - vu des tribunes
Le jour de gloire de Christophe Chenut.
Ces images se passent de commentaires.
Les amoureux du Stade attendaient cet instant depuis si longtemps que ce 3 mai 2002 restera à jamais gravé dans les mémoires, quoi qu'il arrive demain. Car ce n'est que le début d'une longue route...
4 pages photos
Devant
un stade Delaune aussi rempli qu'il lui était permis de l'être, soit devant quelque
5.000 personnes, plus un autre millier de spectateurs rassemblés devant un écran
géant place d'Erlon, les Rouge et blanc ont obtenu le point nécessaire à leur
montée. Le point d'un match nul (1 but partout) pas forcément glorieux face à
Dijon. Mais « ce soir ce n'est pas le spectacle qui compte, c'est le résultat »,
résumait le président Chenut.
Les supporters n'en demandaient d'ailleurs pas
plus, et c'est bien de la joie qu'ils laissèrent éclater au coup de sifflet final.
« Il y a dix ans qu'on attend ça ! » affirmait le président de
leur club Daniel Wargnier. Eh bien voilà, c'est arrivé, hier. La pelouse de Delaune
en subit même une invasion intempestive. Les coups de klaxon allaient ensuite
animer la nuit tombant sur la ville, prélude à la « vraie fête » à laquelle
le public sera convié le 17, pour le dernier match de la saison à domicile, dernier
match avant ceux de la D2, l'antichambre de l'élite.
Antoine Pardessus (L'Union)
Stress
Les mains sont encore dans les poches,
l'air faussement décontracté... Le temps de taper dans la main de chacun de ses
joueurs, c'est les bras croisés, debout, en tribune officielle que l'on retrouve
un Christophe Chenut tendu par un début étriqué de ses troupes.
« Les
joueurs sont stressés. Dans le vestiaire, c'était électrique. Ils avaient le masque...
On joue mal ». Sacré enjeu. Pourtant, après dix minutes, l'ouverture lumineuse
de Letang sur Bertrand qui centre, permet à Diamé de débrider un peu la cocotte
minute.
"Manu"
a retrouvé la foi
Sans
libérer totalement toute la pression du président. « On joue trop dans un
petit périmètre. Il n'y a pas assez de solutions pour le porteur du ballon. Et
l'équipe de Dijon est bien organisée. Et il y en a toujours deux qui traînent
à la pointe de leur attaque....»
Vivement le second but quoi... mais à la
demi-heure de jeu le score n'a toujours pas évolué. Le président un peu :
« Je pense, j'espère, que les Dijonnais ne pourront pas tenir ce rythme toute
la partie. Mais on a remis le pied sur le ballon ». Les minutes passent et
le président n'est toujours pas libéré. « Faut tenir le score. Ce qui est
bien c'est qu'on a repris le jeu à notre compte ».
La mi-temps approche :
« Faut que l'arbitre siffle....Enfin quand notre équipe n'a pas le ballon »,
plaisante-t-il pour tenter de se dénouer. L'homme en noir ramène enfin les deux
formations aux vestiaires.
Avant d'aller prendre une petite coupe, Christophe
Chenut est déjà dans la dernière ligne droite : « Il faudra mettre la
pression tout de suite. On est toujours meilleurs dans les vingt premières minutes.
Et si possible faire le break....»
Une coupe de champagne plus tard et quelques
résultats glanés au repos ont mis un peu de baume au cœur du président :
« Une petite coupe, ça détend. Et puis les résultats sont tous positifs.
Angoulême perd 3-0, Valence 1-0. Ca va être bon. »
Mais il ajoute aussitôt :
« Je ne clamerai rien avant le coup de sifflet final. J'ai déjà vu qu'on perde
trois points pendant les arrêts de jeu. A Louhans, on mène 1-0. Ils égalisent
à la 96e ! et dans la foulée Angoulême gagne à Noisy. Mais bon, normalement...
Et puis l'entame c'est notre meilleure période. »
Au
repos Christophe Chenut n'est pas allé voir ses joueurs : « Dans les
tribunes on est impuissants et ce n'est pas bon d'aller mettre notre stress aux
joueurs » confie-t-il. D'ailleurs le terrain lui donne raison. Le stade porte
immédiatement le danger sur le but adverse. Le président croit au break mais envisage
déjà le « pire » : pas la défaite, non : le nul ! »
c'est vrai qu'on a la capacité à tuer les rencontres. » Mais les minutes
s'egrenant, sans voir ses espoirs se concrétiser, le ton module cependant. Vers
l'inquiétude : «Faut que le public se réveille. Et cet arbitre qui ne siffle
rien » . « Il faut que l'on mène
le plus longtemps possible. S'ils égalisent il vaut mieux que ce soit en fin de
match ».
Prémonitoire. Sur une contre attaque les Dijonnais remettent les
compteurs à zéro. Il reste vingt bonnes minutes encore. Une éternité. Heureusement
les rouge qui « géraient mal le temps » selon Chenut, reprennent le
mors aux dents et Fall touche du bois. Celui qui sera bientôt papa lâche :
« Si on marque et si c'est un fils, je lui donne le nom du buteur »
Il rigole. Son épouse moins cherchant dans l'équipe le prénom idoine avant de
confier : « J'espère que ce sera une fille ! » Au moins ça
détend vaguement une fin de rencontre où l'on piétine dans la tribune d'honneur.
Le président regarde la montre. Ses joueurs commencent à la jouer. Et Dijon aussi
pour qui un match nul n'est pas une si mauvaise affaire. Il n'y a plus d'engagement.
Ca joue à la « passe à dix ». « Moi ça me va, si les deux équipes
veulent en rester là ».
A cinq minutes de la fin alors que les premiers
« On est en D2 » sortent des tribunes, que l'on tape dans les mains
autour de lui, Christophe Chenut conserve le masque. Sur un dernier coup de fil
de son fils, il entend enfin le coup de sifflet libérateur : « C'est un peu
bizarre une fin comme ça », mais conclue t-il fataliste et heureux à la fois :
« L'histoire ne retiendra que le résultat ! » Ph.O.
21h45. 1-1 contre Dijon. La D2 est devenue réalité.
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |