STADE DE REIMS - NIORT : 1-1
Samedi 31 août 2002 - Stade Auguste-Delaune - 5e journée de L 2 - Arbitre : M. Fautrel
MARY (70e) pour Niort - LIABEUF (92e) sur pen. pour Reims
Un point, C'EST TOUT !
92e : les supporters peuvent (enfin) exulter. Liabeuf vient d'égaliser sur penalty, mais le ballon est passé dans un trou de souris. (photo T.H.)
"Il ne manque pas grand chose à ce groupe. Juste un peu d'expérience et de confiance", disait Olivier Pickeu, la nouvelle recrue rémoise, avant la rencontre. La confiance, c'est justement ce qui a fait cruellement défaut hier soir aux hommes de Marc Collat. Paralysés par l'enjeu, tétanisés par l'obligation de vaincre, ils ont flirté avec la faillite collective. En final, le Stade glane un point que l'on n'attendait plus grâce à un penalty accordé dans les arrêts de jeu et transformé par Cédric Liabeuf. Paradoxalement, les Rémois auraient même pu l'emporter sur le fil à l'issue d'un corner ponctué par une tête rageuse de Cyril Lafond. Mais, il était un peu tard.
Pendant 90 minutes, les Rouges & Blancs n'ont guère offert au public d'occasions de s'enthousiasmer. Et quand l'on parle d'occasions, le terme mériterait quasiment d'être énoncé au singulier. Si l'on excepte une tête d'Eric Boniface dégagée sur la ligne par un défenseur niortais en première période, et une autre de Bertrand Tchami dans le dernier quart d'heure, les Rémois n'ont jamais réussi à porter le danger devant le but adverse.
Les Niortais étaient certes venus pour défendre, et ils l'ont fait avec toute la science d'un vieux routard de la L2 confronté à la naïveté d'un élève fraîchement promu dans la classe supérieure. Mais les Rémois - en victimes consentantes - les ont laissés manoeuvrer à leur guise, leur permettant d'enliser le match dans le ventre mou du milieu de terrain puis de porter l'estocade sur une nouvelle erreur défensive.
Où sont les grandes envolées sur les ailes et les percées rageuses dans l'axe auxquelles nous avaient habitués les précédentes générations de Stadistes ? Les lacunes sensibles à certains postes, les limites techniques, le manque d'expérience du haut niveau n'expliquent pas tout. Il manque aussi une âme à cette équipe et une qualité majeure, l'enthousiasme. Cette rencontre se devait d'être un match de Coupe. Elle fut au contraire disputée à un rythme de sénateur. Et c'est incompréhensible au vu de l'énergie et de l'engagement déployés il y a tout juste une semaine sur la pelouse de Saint-Etienne.
Pour que le football champagne ne devienne pas un vulgaire mousseux, cette équipe a indéniablement besoin d'un électrochoc.
Marc Collat : "Je reconnais que nous n'avons pas fait un grand match, mais le point du nul n'est pas immérité. Nous avons attendu la fin du match pour égaliser, mais cela ne change pas grand-chose. C'est très décevant car le fond du problème demeure le même. Nous manquons de percussion devant".
Service minimum
On
est passé tout près d'une nouvelle catastrophe à Delaune.
Les Rémois, grâce à un pénalty égalisateur durant
le temps additionnel, sont sortis la tête haute d'un affrontement qu'il
a eu un mal fou à maîtriser.
Toujours à la recherche d'une
première victoire après 450 minutes en Ligue 2, le Stade s'en tire
cette fois avec un point qui, il faut l'avouer, semble logique au vu de la prestation
d'ensemble. Mais l'apprentissage demeure toujours aussi délicat.
Il
y a eu Lorient et Le Mans, deux costauds qui ambitionnent la Ligue 1. Hier, c'était
Niort, adversaire au standing plus light, mais, disait-on avant le coup d'envoi,
difficile à manœuvrer, car rompu aux dures joutes d'un championnat qui
semble tailler à sa mesure.
Mais les Stadistes n'avaient cure de ces
prophéties de loosers. Gagner, gagner enfin : tel était l'objectif
annoncé et la débordante détermination affichée dès
les premières minutes en était la preuve.
Pourtant, plus on
avançait dans cette première période, plus l'affaire semblait
se compliquer pour des Rémois certes appliqués, mais terriblement
gênés par la tactique hérisson des Niortais, mêlant
rigueur défensive, vivacité et pénétration notamment
sur les côtés.
Au bout du compte, rien de bien croustillant à
se mettre sous la dent. Tout au plus, un corner de Frétard effleuré
de la tête par Eric Boniface (27e) et un coup franc à ras de terre
de Lafond passant à un bon mètre du montant gauche du but de Marichez
(38e).
Rien de bien nouveau à l'horizon de la deuxième mi-temps.
Un peu plus d'enthousiasme tout au plus de part et d'autre, mais toujours ce jeu
approximatif, ces gestes techniques ratés, ces longs ballons en avant sans
destinataire précis.
On était loin des sorties précédentes
face à Lorient et le Mans, mais les intentions peu consensuelles de l'adversaire
y étaient sans doute pour beaucoup.
Un peu empruntés et ne bénéficiant
d'aucun ballon exploitable, les attaquants stadistes s'enlisaient dans le marquage
adverse. Sans point de fixation devant, les Stadistes ne pouvaient développer
un jeu cohérent. Mais Niort, tout aussi emprunté, n'en profitait
pas. Pas immédiatement du moins.
Après que Liabeuf d'un tir
de 30 mètres (70e) ait répliqué à un coup franc écrasé
de Foulon (55e), Niort allait, à la surprise générale, ouvrir
la marque par l'entremise du défenseur latéral gauche Mary, reprenant
d'une tête piquée un coup bien tiré du côté gauche
par Garny (72e).
Alors là, les choses se compliquaient nettement pour
les Rémois, peu vernis à domicile depuis le début du championnat.
Déjà laborieux dans leurs initiatives, ils leur fallaient maintenant
sauver la face en tentant déjà d'égaliser.
Tchami, reprenant
de la tête un centre de Liabeuf, pensait y parvenir, mais voyait le ballon
rasé la transversale (81e), alors qu'auparavant, sans une claquette de
Tingry sur une reprise vrillée de Barro, Niort aurait bien pu doubler la
mise. Le temps pressait. Alors que l'on jouait les dernières secondes des
cinq minutes additionnelles, Formeaux, démarqué dans la surface
par N'Gomoé, était retenu dans la surface par Piton. Le pénalty
accordé par M. Fautrel, permettait à Liabeuf d'inscrire son deuxième
but en championnat, synonyme de point gagnant pour un Reims encore tremblant.
Gérard KANCEL
Reims
tricote à l'envers
1er septembre 2002
Laborieux contre Niort, les Stadistes ont laissé passer une belle occasion de remporter une première victoire pourtant nécessaire pour les rassurer définitivement.
Ils finiront par croire que ce stade Delaune, en décrépitude, leur
porte la poisse. Les 270 minutes passées sur la pelouse du site de la Chaussée
Bocquaine n'ont rapporté qu'un maigre pécule d'un point. Une misère
pour un promu dont le salut dans cette nouvelle Ligue 2, à écouter
ses composants, doit absolument passer par une tenue irréprochable devant
son public.
Les faits sont têtus. Le Stade, qui a bouclé samedi
soir ce premier mois de compétition tant redouté, a mieux réussi
hors de ses bases qu'à domicile. Il faut y voir sans doute les effets d'une
plus grande solidarité en terres ennemies et d'une forte dose de fébrilité
dans son antre.
Sans doute aussi la valeur des adversaires en déplacement
en Champagne (Lorient, Le Mans et Niort), même si Metz et Saint-Etienne
ne souffre pas de la comparaison question standing.
La réponse est
ailleurs. Peut-être dans le jeu déployé par les Rouge et Blanc,
qui s'appuie sur une plus grande attention dans le replacement après les
douches froides lorientaises et mancelles, qui, visiblement, inhibent certains
joueurs.
Bertrand Tchami : « C'est dur ! »
Si le bloc défensif (Tingry, Billong, E. Boniface, Lafond, Bertrand, Létang,
Frétard) n'a été que très rarement pris en défaut
dans le jeu Ð les erreurs individuelles font partie du jeu Ð, on ne peut
pas en dire autant de tout ce qui touche à l'animation offensive.
Trop
occupés à boucher les trous dans l'entre-jeu et à colmater
les brèches sur les côtés, Létang et Frétard
manquent forcément de lucidité dans leurs travaux de construction.
Souvent critiqué pour son manque d'efficacité devant le but adverse,
Bertrand Tchami (1 but en 5 matches), souvent isolé aux avant-postes, peut
faire valoir la grande dépense d'énergie que lui réclame
son rôle de premier défenseur et d'homme de base des appels croisés
et décroisés sur le front de l'attaque.
Et lorsque ses partenaires
pataugent dans son dos comme ce fut le cas samedi, il en est réduit à
baisser les bras. « C'est vraiment difficile de s'exprimer dans ces conditions.
Je veux bien me battre sur tous les ballons, mais qu'on ne me reproche pas après
de ne pas marquer ».
De loin, Eric Boniface partage le calvaire de son
coéquipier, attendant sans cesse un ballon négociable pour exprimer
ses qualités de puncheur. « Il a du mérite car nous lui expédions
que des ballons casse-croûte. Je comprends son amertume ».
Sans
point de fixation en attaque, le jeu long pratiqué par les Stadistes a
montré ses limites face à Niort. La liaison milieu-attaque n'a pas
été bonne et l'équilibre de l'équipe s'en est trouvé
affecté.
« Nous avons été décevants dans
le jeu », reconnaissait Marc Collat un brin désabusé. «
Ce qui me chagrine le plus, c'est cette irrégularité dans nos performances.
Un pas en avant, un pas en arrière, j'ai du mal à comprendre. Nous
n'avons su percuter cette équipe de Niort venue pour défendre et
qui a fini par prendre confiance. Nous n'y étions pas. J'avais insisté
sur les centres, nous n'en avons pratiquement pas eu. Idem pour les appels et
contre-appels ».
Il faut l'admettre, Niort était bon à
prendre samedi. Poussés par plus de 6.000 inconditionnels, les Stadistes
ont mystérieusement perdu l'enthousiasme, la détermination, la motivation
même, aperçus à Geoffroy-Guichard.
Pickeu n'est pas le Messie
« Nous
ne manquons pas de détermination », rétorque Eric Boniface,
« mais on ne peut pas dire que nous l'avons montré samedi. Individuellement,
l'équipe tient la route, mais je suis surpris que nous ne parvenons pas
à mieux jouer collectivement à domicile ».
Dernier arrivé
en attendant la signature imminente d'un joueur d'attaque évoluant dans
le couloir droit, Olivier Pickeu, des tribunes, a pu mesurer l'importance du rôle
qui lui sera confié. Mais il se veut confiant.
« Il est évident
que l'équipe n'a pas encore trouvé ses marques à domicile.
Les deux défaites subies d'entrée l'ont rendue fébrile. On
a aussi senti que les joueurs ne souhaitaient pas perdre ce match d'où
la bonne réaction à la fin. On travaillera pour améliorer
tout ça. »
Marc Collat semble prétendre que le mal est
plus profond : « D'abord, il est plus facile de défendre que d'attaquer
et on constate que beaucoup d'équipes s'inclinent à domicile. Ensuite,
ne me parlez pas des absents (David François), ceux qui étaient
sur le terrain possèdent les qualités requises pour bien faire.
Enfin, je ne pense pas que l'arrivée de Pickeu suffira à combler
d'emblée nos lacunes. C'est collectivement que l'on s'en sortira ».
Après-demain, le Stade sera à Wasquehal. Un adversaire qui se fait
craindre, mais dont la nouvelle réputation incitera, comme Metz et Saint-Etienne,
les Stadistes à se lâcher. Du moins l'espère-t-on.
Gérard
KANCEL
Mardi 3 septembre 2002
L'essentiel sur les incidents à Delaune lors de Reims-Niort
source : site des UNICAMOX de Niort
Voici quelques extraits du compte-rendu du déplacement à Reims, tel qu'il est publié sur le site des Unicamox de Niort dont la devise est "Fête, fair-play, fidélité". Ces supporters n'étaient qu'une dizaine à Reims et constituaient donc une proie facile.
- 5 e Journée de
Ligue 2 (1-1)
- Nombre d’Unicamox : 10
- Nombre de Niortais : 19
Reims est, avec Saint Etienne, le club de L2 qui possède le plus beau palmarès (7 titres de Champion de France de D1, 2 victoires en Coupe de France et deux finales de Coupes des Clubs Champions en 1956 et 1959. Là, je vous rassure, j’ai consulté le guide de France Foot !) Nous avions donc décidé d’organiser un car pour se rendre en en terre champenoise. Inutile de vous dire qu’il n’y a pas dans cette ville 40 personnes intéressées par ce style de migration… Bref, ce sont deux minibus qui sont affrétés pour ce périple (qui va s’avérer chaotique) à Reims...
... Nous sommes à Reims à 17h30
environ. On quitte l’autoroute croyant avoir trouvé le stade Auguste Delaune.
Puis on pense s’être trompé et enfin, renseignements pris dans un
bar, il s’agit bien de Delaune. On se gare où on peut (merci à la
police pour son aide…inutile !) et on se dirige, après avoir retrouver
Cyril des UN99 et son amie en vacances dans le coin, vers le guichet Visiteurs.
9 euros l’entrée ! Delaune est un stade mythique mais quand même ! Enfin, on paie (on a pas le choix) et le responsable de la sécu («Mr Bonnard. Comme…bonnard !» dixit lui-même) nous fait un discours sur leurs méthodes avec les torches. On lui dit qu’on en a pas mais il tient apparemment absolument à notre délivrer la gestion rémoise du phénomène fumigène. Allez, je vous la livre avec plaisir (bonnard, non ?!) : «Vous l’allumez. On laisse le gars jouer avec pendant quelques instants et on vient le chercher pour le mettre dans le seau. Pas de problèmes s’il n’y a pas de résistance. Sinon…».
Ensuite, on entre enfin dans le parcage. Nous sommes en tribune Sud à droite
des Ultrem qui poussent déjà quelques chants puissants. Auguste
Delaune est vraiment ancien avec sa piste de vélodrome encore présente
dans le virage Nord (où est localisé le Kop Rouge et Blanc) et en
Présidentielle ! On bâche Unicamox 79 et Ultras Niort puis on attend
le début de match en observant la fameuse cathédrale au loin.
Après le spectacle des pom pom girls, l’entrée des joueurs se fait
avec une dizaine de rouleaux de PQ, quelques calicots et papelitos fait en route.
Le rendu fut sans doute moyen mais bon, c’est toujours mieux que rien. Côté
Ultrem, pot de fumée et drapeaux pour un bon rendu. Idem côté
KRB avec des torches en plus si je me souviens bien.
La première mi-temps en très fermée sur le terrain avec aucune
occasion de buts des deux côtés. L’ambiance rémoise est bonne,
voir très bonne sur certaines actions avec toute une tribune Sud qui bouge.
Quelques rémois passent leur temps à nous chambrer alors que nous
livrons une bonne prestation avec des chants bien repris et puissants et quelques
gestuelles agréables. Bien sur, tout est relatif à 18, mais bon…
(A noter la prestation remarquable d’Elo). Le point faible sera néanmoins
l’agitation peu fréquente de drapeaux ou calicots.
Arrive la mi-temps. Un p’tit tour à la buvette pour voir qu’à Reims,
on vend bière, coupes (2,50 euros) ou bouteilles (20 euros) de… champagne.
Et oui, à Delaune, les Populaires sont au même régime que
les VIP. Michel se laissera donc tenter par une petite coupe à 2,50 euros
! A quand le cidre à d’Ornano et le Pastis au Vélodrome !???
La deuxième mi-temps repart avec la sortie, de notre côté,
de la banderole «PARTOUT AVEC VOUS». L’ambiance
est relativement bon enfant jusqu’à l’ouverture du score de Mary. A 0-1,
les choses se gâtent. Un mégot encore brûlant venant de la
tribune rémoise tombe sur la jambe de Mic et un petit caillou passe au
dessus de nos têtes. Une bouteille pleine d’eau frôlera même
Michel. La sécu, sur notre demande, se déploie alors.
On décide de continuer à chanter pour nos joueurs qui peuvent gagner
trois points importants, qui plus est dans un stade mythique.
Puis Reims égalise à la toute dernière
minute sur pénalty. Delaune s’enflamme avec des fumis côté
Ultrem et KRB. Le match se termine sur ce 1-1. Quelques joueurs nous saluent et
on débâche. A ce moment là, quelques jeunes portant des sweats
Ultrem viennent provoquer derrière la grille et jettent un pétard
dans le parcage. «Aaaaaaaaarrrrrrrrrgh, on va vous tuer !» et tout
le tralala… Super !
Bref, on se fera escorter jusqu’à nos véhicules par précaution.
On se croit alors en sécurité. Et bien non. Le minibus 1 (celui
de la station service !) est pris d’assaut par un Ultrem qui ouvre le coffre alors
que le minibus roule et veut dérober la bâche Ultras Niort. Il échouera.
Le pull de Claude tombe alors sur la route. Il se précipite par le coffre
le récupérer et le J9 s’arrache rapidement. Sans dommage mais une
belle frayeur !
Le minibus 2 se perd pour rejoindre l’autoroute. Sans gravité
et tout ce petit monde se retrouve sur une aire pour se remettre de cet accueil
inédit pour nous, petit groupe sans histoires…
Le retour sur Niort se fera tranquillement en passant cette fois par Paris et sa Francilienne fluide en ce samedi soir. C’est à 7h le lendemain que nous retrouvons notre bonne ville de Niort avec pleins de souvenirs en tête. Ce déplacement restera dans l’histoire du groupe comme le premier bâchage à Reims, le premier On Tour avec deux minibus organisés et le premier déplacements avec incidents (à la fois mécaniques et avec d’autres groupes).
Tout cela mérite bien un CR un peu plus long que d’habitude et des photos
à gogo, non ?
By Polio
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |