STADE DE REIMS - CLERMONT : 0-0

Samedi 19 avril 2003 - Stade Auguste-Delaune - 34e journée de L2 - Arbitre : M. Chapron

 

17 - Créteil - Wasquehal 34 pts - 19 Beauvais : 33pts - 20 Reims 30 pts

 

 

Un baroud d'honneur

Haddadou, Tingry, Létang : l'amour du maillot.

30 minutes... 30 minutes d'engagement, de jeu incisif et rapide permettant de porter le danger devant la cage adverse... A l'échelle d'une saison, c'est peu... mais c'est assez pour nourrir des regrets. Assez pour raviver les commentaires du public sur les vertus du jeu à la rémoise, sur les bénéfices qu'aurait pu en tirer le Stade s'il avait su le pratiquer ces neuf derniers mois.

Mais, à l'image de cette saison à oublier, les Rémois se sont réveillés trop tard dans ce match et ce résultat vierge les condamne ("même si mathématiquement..."). Ce baroud d'honneur aura au moins permis de sceller l'apparence d'une réconciliation entre le public et son équipe. En ces temps de "carence en positif", il faudra savoir s'en contenter.

Comme il faudra savoir se contenter d'avoir enfin pu découvrir, l'espace d'une mi-temps, le vrai visage de Matthias Verschave (ici dans les bras de Malek Aït-Alia). L'opportunité de jouer un bout de match contre son équipe du début de saison (il n'est que prêté à Reims) avait donné des ailes à "l'Auvergnat". Ses combinaisons avec Haddadou et Liabeuf, pourtant tous deux diminués physiquement, ont donné le frisson au gardien clermontois. Manque de chance ! il était dans un grand jour et quatre envolées spectaculaires ont réduit à néant les velléités rémoises.

 

"Goavec dehors" : plus qu'une revendication, un exutoire.

Mais, il est vrai que l'arbitre avait faussé la donne depuis déjà longtemps. Jérôme Frétard ayant hérité de deux cartons jaunes sévères en moins de 20 minutes, les Rémois ont dû évoluer en infériorité numérique pendant plus des trois quarts de la rencontre. Une autre raison d'alimenter les regrets.

Et pour clore ce chapitre sur le même ton, au vu de la partie remarquable effectuée par Olivier Tingry (pourtant encore en deçà) il est permis de se demander si le Stade n'aurait pas pu glaner les points qui lui font aujourd'hui défaut sans la blessure de son gardien titulaire.

Mais, pour un peu, on en viendrait aussi à accuser les Cristoliens de nous priver de L2. Ce serait abusif et, de toute manière, il est un peu tard pour chercher des coupables. Mieux vaut songer à reconstruire.

 



Une bien maigre récolte

 

20-04-2004 - Comme face à Caen, Metz, Châteauroux (défaites) et Amiens (nul), Reims se présentait devant son public avec l'obligation de... vaincre. Chose qui n'était pas arrivée aux Stadistes depuis le 7 février (3-2 contre Laval). Une éternité. Clermont, la plus mauvaise équipe loin de ses bases était-il le client idéal pour reprendre une marche en avant ? Rien n'était moins sûr.
Denis Goavec avait dû une nouvelle fois repenser son équipe. Jezierski tenait les rênes de la défense (lire par ailleurs). En l'absence de Liabeuf (finalement sur le banc), Haddadou était chargé d'animer le flanc gauche, Tchami, le droit. La doublette François-Pickeu tentait de peser dans l'axe.
Mais malgré les efforts de Frétard au milieu, les Rouge et Blanc étaient loin de prendre le jeu à leur compte dans les premières minutes. Les hommes de Hubert Vélud, en équipe qui évolue sans pression, jouaient assez haut mais sans faire plus de zèle que cela non plus. Tingry signait son retour en se couchant sur un coup franc de Deniaud (2e).
Les Rémois n'avaient pas grand-chose à se mettre sous la semelle. Tout juste peut-on signaler un centre de Haddadou pour Pickeu qui ne pouvait ajuster sa tête (15e). Ce n'était pas le désert mais pas loin. Trop de timidité, d'imprécisions ou de lenteur pour prétendre à mieux hélas. Les premiers sifflets du public commençaient à se faire entendre.


Frétard expulsé
Et le Stade, qui n'avait pourtant vraiment pas besoin de ça, allait devoir faire face à un nouveau coup dur : l'expulsion de Frétard (22e) qui payait son excès de générosité en récoltant deux avertissements en sept minutes et devait regagner prématurément les vestiaires. Une décision, sévère, qui mettait Goavec hors de lui.
Le coach rééquilibrait son équipe en insérant Dudoit au milieu aux dépens de Pickeu. On n'assistait pas à une véritable révolte sur la pelouse. Les partenaires de François se procuraient une seule opportunité, par Dudoit, hors cadre, suite à un centre de Haddadou effleuré par Enjolras (42e).
Ne sachant tirer profit de leur situation d'avantage numérique, les Clermontois réagissaient cependant : Tingry devait boxer la balle devant Kamata (44e) avant d'intervenir dans la foulée face à Cloarec.
A dix ou pas, les Rémois devaient faire mieux en seconde période. Celle-ci démarrait d'ailleurs sous de meilleurs auspices. Verschave, fraîchement entré, créait une brèche qui profitait à Dudoit dont la frappe passait de peu à côté (46e).


Verschave déchaîné
L'ancien Clermontois était encore à la réception d'un centre de Haddadou. Son coup de tête nécessitait une envolée d'Enjolras (62e). Puis il amorçait un mouvement qui aboutissait à un tir tendu de Dudoit boxé par le portier (65e).
De quoi faire renaître l'espoir. Tendance confirmée lorsque le même Verschave servait Dudoit qui croisait trop sa frappe, seul face au gardien (67e).
Les Auvergnats étaient étouffés et subissaient complètement. Tingry devait seulement, mais brillamment, intervenir devant Gallon (63e). Et sur un contre, Deniaud était un peu court pour conclure (80e). Samson s'offrait une magistrale occasion mais Tintin prouvait encore une fois qu'il est indispensable en sauvant les siens d'une catastrophe (81e).
Les derniers généreux efforts rémois n'allaient pas aboutir. Un seul petit point au bout. Cela risque fort d'être insuffisant, d'autant que les résultats des rivaux directs ne sont pas favorables...
Christophe HÉBERT

 

A couper le sifflet...

Jérôme Frétard n'a toujours pas digéré la sévère expulsion dont il a été victime dès la 22e minute. Deux cartons jaunes qu'il conteste : « Sur le premier, j'anticipe car je connais l'adversaire. Je prends la balle et, c'est vrai, un peu le joueur mais un avertissement est déjà sévère car c'est ma première faute, je n'ai pas été averti verbalement. Pour le deuxième, je pense d'abord que la faute est pour nous car le joueur me tire vers l'arrière. A l'arrivée, c'est contre nous et je prends un deuxième jaune. Je suis choqué. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans la tête de l'arbitre à ce moment, c'est scandaleux ».

Ressentant un fort sentiment d'injustice et de frustration, l'ancien Sedanais ajoute : « Qu'est-ce qu'on a fait ? Je ne suis pas sûr que ce genre de chose arriverait dans un club comme Saint-Etienne. On est derniers alors on nous prend pour des manchots, on est gentil. On ne va pas se cacher derrière ça non plus. On n'est pas derniers parce que l'arbitrage a été mauvais toute la saison mais quand il y a des matches capitaux, il ne faut pas mettre un arbitre de PH, il faut des gens responsables ! » (extrait de L'Union du 21-04-03)

En début de saison, les Clermontois avaient eux-mêmes été victimes des erreurs de jugement de Tony Chapron, un arbitre originaire de Basse-Normandie. C'était à Châteauroux. Après avoir fait jeu égal avec les Castelroussins, le Clermont Foot s'était incliné 1 à 0 suite à deux décisions sévères : l'expulsion de Sabri Tabet et un pénalty généreusement accordé aux Berrichons.

 

 

"Jean-Mi", futur centenaire ?

En l'absence de Frédéric Boniface (suspendu) et de Theddy Ongoly (blessé), samedi Denis Goavec pourrait bien rappeler un "vieux de la vieille" en défense centrale : Jean-Michel Jezierski (voir "Echos de la Sablière"). Ce joueur qui a marqué l'histoire du Stade disputerait ainsi son 99ème match avec l'équipe fanion. Sa toute première apparition sur la pelouse de Delaune remonte au 4 février 1990 (photo ci-dessus) contre Annecy. C'était alors sa deuxième titularisation en D2.

La même année, "jean-Mi" avait porté le maillot de l'équipe de France à l'occasion d'un Hongrie-France espoirs (28 mars 1990) et lors du "Festival des Espoirs de Toulon", aux côtés de Petit (Monaco), Lizarazu (Bordeaux) et... Pickeu (Caen).

04-02-1990
Le premier match de Jezierski à Delaune.


 

Son match contre Clermont

20-04-03 - Quand tout va mal, on fait appel aux vieux briscards. Denis Goavec, déçu par la prestation de Cyril Lafond à Grenoble la semaine passée, et en l'absence d'Eric Boniface, suspendu, a fait appel à Jean-Michel Jezierski. « Il possède l'expérience nécessaire pour tenir ce rôle » avait déclaré le coach marnais pour expliquer son choix.
Ce « vétéran » de 34 ans, qui évolue avec la réserve stadiste, n'a plus joué en L2 depuis 1995, sous les couleurs de Créteil, hormis une prestation convaincante sous l'ère Collat en septembre dernier, contre Créteil, justement.
Hier soir, « Jean-Mi » jouait en charnière centrale avec Silas Billong, entre William Louiron et Ludovic Liron. Avant le coup d'envoi, le libero était vraisemblablement déjà « dans le match », et a préféré ne pas répondre à nos questions. Dès l'échauffement, on sentait un « Jean-Mi » fébrile, et semblant bien décidé à tenir son rang dans une partie cruciale pour la lanterne rouge du classement.

 

Vieux loup de mer
Jezierski avait l'occasion de toucher le ballon dès la première minute. Calme, le Rémois prend son temps pour relancer, et « coache » ses coéquipiers comme s'il appartenait au groupe depuis toujours. A tout bout de champ, Jezierski stimule, encourage et dirige une équipe en mal d'assurance.
Chez lui, tout semble maîtrisé. A la 12e minute, sur un coup franc clermontois, Jean-Mi dégage le ballon de la tête avec autorité, sortant du même coup les Stadistes d'une situation périlleuse. Et quand, à la 22e, les Rémois se retrouvent à dix suite à l'expulsion de Frétard, le vétéran reste de marbre, comme les vieux loups de mer dans la tempête.
A la 36e, Jezierski vient encore à la rencontre du cuir, le dégageant de la tête avec assurance. A la sortie de François à la 45e, c'est au vétéran que revient le brassard de capitaine... Une façon d'honorer son travail sur le terrain. Car bien que la tâche soit ardue face aux centimètres de Deniaud et à la vivacité de Kamata, « Jean-Mi » fait ce qu'il a à faire, et il le fait bien. Le public ne s'y trompe pas et l'acclame quand il vient dégager un ballon en milieu de terrain, à quelques secondes des vestiaires.
En début de seconde période, après deux belles actions infructueuses des Stadistes, Jezierski continue à dispenser ses conseils à ses coéquipiers d'un soir, comme un père de passage souhaitant léguer son expérience à des ouailles en déroute.
De fait, les Rémois se montrent bien plus offensifs, enchaînant une série de très belles occasions et dominant nettement cette deuxième mi-temps. Jean-Mi, peu sollicité, rate pourtant un dégagement et offre une belle occasion aux Auvergnats (81e). Mais Tingry, autre « vétéran » stadiste (31 ans), excellent pour son retour après une blessure au pouce, veillait heureusement au grain. Hier soir, le Stade n'a pas marqué de but, mais n'en n'a pas encaissé non plus. De là à dire que l'expérience, incarnée par Jezierski et Tingry, a payé...
Karine Perocheau

 

 

 

 

AVANT-MATCH

Une chance sur trois disent les stats


"Fou furieux"

clic

 

Désolé de ne pouvoir faire mieux. Mais, les stats sont impitoyables : Reims a une chance sur trois de gagner le premier de ses deux matches à domicile, moins d'une semaine avant d'affronter Wasquehal. Toutefois, les stats sont faites pour être contredites. Le Stade ne s'est d'ailleurs jamais inscrit dans la normalité cette saison.

 

Les stats sur les deux matches consécutifs à domicile, c'est un peu comme la malédiction du 9 : un petit rappel de l'épisode précédent s'impose toujours.


"Ainsi, avant Reims-Châteauroux (qui succédait à Reims-Metz) nous avions remarqué les éléments suivants :
1) qu'il était plus facile, lors des matches aller, de faire le plein de points voire de prendre au moins 4 points sur les deux matches.

2) que de 85% de chances nous étions passé à seulement 50% lors de la phase retour, avec une tendance vers 1 victoire et 1 nul (37.5%) à la place de 2 victoires (45%).
- En phase aller : une seule défaite en 40 rencontres (Amiens face à Reims).
- En ce début de phase retour : 6 défaites en 11 rencontres.

De fait, le Stade n'avait pris aucun point sur six possibles après l'enchaînement Metz, Châteauroux.

 

Qu'en est il aujourd'hui ?
En complétant les statistiques des matches retour; 15 situations de deux matches consécutifs à domicile sont maintenant recensées.


 

Soit pour 30 matches :

GAGNÉ - GAGNÉ
6 points
2
13,5%
GAGNÉ - NUL
4 points
5
33%
GAGNÉ - PERDU
3 points
2
13,5%
NUL - NUL
2 points
1
6,5%
NUL - PERDU
1 point
2
13,5%
PERDU - PERDU
0 point
3
20%
Et une série en cours (défaite de Beauvais face au Mans) soit 11 défaites en 31 rencontres

 

Le bilan reste très mitigé :
- Statistiquement, aujourd'hui Reims a 46% de chances de prendre au moins 4pts.
- En contrepartie il a 40% de chance de prendre au plus 2pts (contre seulement 10% en début de championnat).
- De plus avec 5 victoires pour 15 rencontres, Reims a une chance sur trois de gagner le premier match de sa série.
- Il a 2 chances sur 3 de gagner au moins un match de sa série.
- Enfin, sur un plan purement historique, il a 2 chances sur 3 de battre Clermont à Delaune. "


Arrangée à la sauce historique, la conclusion est donc la suivante : Reims a 1 chance sur 2 de gagner samedi.

Mais encore faudrait-il tenir compte des "circonstances particulières" : la présence dans l'équipe auvergnate de deux joueurs (Jérémy Denquin - "en reprise" -, Malek Aït-Alia) qui auront à coeur de briller devant leur ancien public, et d'un entraîneur, Hubert Velud ("le chat"), ex-Rémois lui aussi, qui n'a pas oublié les péripéties du dernier Reims-Clermont en date. Deux gardiens avaient été expulsés au cours du match.

A l'inverse, les Rémois ont (encore) à se faire pardonner un match aller qui n'avait nécessité aucun commentaire à l'époque. Ils savent aussi qu'ils abattent leur toute dernière carte et, surtout, Olivier Tingry pourrait bien retrouver sa place dans les cages stadistes.

 

 


ECHOS DE

LA SABLIERE

 

 

Questions clés à Charpentier et Liabeuf

 

 

HUBERT CHARPENTIER

Vous n'avez pas toujours semblé très à l'aise. Ne vous êtes vous pas mis trop de pression ?
Oui, c'est vrai, surtout à la maison. Je me suis aussi mis la pression avec les supporters vu ma petite taille et une expérience difficile l'an passé contre Brest. Mais bon, je crois qu'aujourd'hui ça va un peu mieux et que les supporters commencent à m'adopter.
Ma faiblesse c'est ma taille (1) qui me handicape dans le jeu aérien où je ne suis pas très à l'aise. Par contre, au niveau du jeu sur la ligne et les relances au pied je ne suis pas trop mal.

(1) Hubert Charpentier a sensiblement la même taille que Jérémy Janot (Saint-Etienne).

 

CÉDRIC LIABEUF

On vous annonce à Sedan, Montpellier ou Lille la saison prochaine. Qu'en est-il exactement ?

Sedan et Lille, ce sont des touches. Par contre, Montpellier je n'étais pas au courant donc c'est une surprise, à moins que ce ne soit des ragots. Mais ce ne sont pas des contacts très avancés, j'ai d'autres contacts plus précis avec d'autres clubs.

 

Quel sentiment portez-vous sur cette saison ?
On met souvent en cause le recrutement. Pourtant, je pense qu'on a les joueurs pour rester en L2. Maintenant, c'est dur de se dire que nous avions de très bons joueurs qui sont partis pour rien. Il y avait une certaine jeunesse et si on avait fait une bonne année avec ces joueurs-là je pense qu'on aurait pu les vendre et obtenir de l'argent. Maintenant le recrutement de début de saison est contesté, mais je pense que le problème est plus mental qu'autre chose. Le début de championnat nous a fait très très mal.

 

L'équipe de la saison dernière vous semblait-elle plus compétitive que celle d'aujourd'hui ?

Dans un premier temps oui parce que les joueurs se connaissaient. Après, reste à voir si on aurait eu le niveau. Il y a des exemples qui ont prouvé que oui comme Valence. Mais, on ne le saura jamais...



Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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