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Vu des Tribunes

 

Jeudi 2 mai 2002

 

Le bonheur est sur le pré

Il est là, livide, le visage hagard, tournant sur lui-même. Dans les entrailles mal éclairées d'un Delaune en décrépitude, le coach-adjoint ne se contrôle plus. Patrice Lair s'interroge à voix basse, les mains sur les hanches : « C'est incroyable, ils n'ont pas le droit de nous faire subir ça. ».
A ses côtés, Cyril Lafond, le bras gauche en bandoulière soutenant son épaule meurtrie à Pau, confirme : « C'est fou. Des matches comme çà, c'est totalement fou. On a tout connu et on n'espérait plus. Jusqu'à ce coup franc de Sébastien. »
Et voilà que la troupe débarque, haletante, heureuse, libérée. La porte du vestiaire tarde à s'ouvrir et les tapes amicales pleuvent, s'égarent qui sur un dos, qui sur une fesse. Les héros, en fusion, ne font qu'un. Président, coach, toubib, kinés et quelques autres, sont là pour partager ce moment de grand bonheur. Le cœur du Stade de Reims battait très fort mardi soir, sous les coups de 22 heures.


Grange fait son numéro
Il est des moments de grâce que l'on n'oublie jamais dans une carrière. Ce mardi, dernier jour d'avril 2002, en fait partie. Il y a eu comme une communion entre le public rémois et son équipe, une passion propagée à haute dose dès le coup de sifflet final de ce match à rejouer contre le Racing, un « ami-ennemi » de trois saisons, qui parvient toujours à se sublimer lorsqu'il s'agit de mener la vie dure au Stade de Reims.
Jouer puis rejouer. Gagner puis perdre. Le Racing, pourtant bien en jambes et particulièrement motivé à l'idée de récupérer les trois points que lui ont (injustement ?) enlevés les instances dirigeantes, y a cru jusqu'au bout. Jusqu'à ce coup franc botté au premier poteau par Sébastien Heitzmann, le maudit de la 79e minute, devenu héros douze minutes plus tard. Jusque-là, la formation de Colombes s'était tirée sans dommages de l'emprise stadiste. Bousculée, harcelée, elle avait fait montre d'une parfaite maîtrise défensive, à l'image d'un excellent Grange, tout en bénéficiant d'une certaine réussite. Ainsi, en première période, l'ex-portier de l'Olympique de Charleville détournait sur sa transversale un tir de Denquin (42e), après avoir vu son libéro Lalisse, sauver sur sa ligne une pichenette de Diamé, bien servi par Denquin (31e).
Mais cette première mi-temps était remportée aux points par les visiteurs. Sans un bon Balijon, intervenant avec brio devant Diallo (3e et 21e) et Caumartin (40e), le Stade aurait bien pu regagner les vestiaires avec un handicap à remonter.
« A la pause, j'ai dit aux garçons qu'il fallait continuer à produire du jeu, tout en demeurant attentifs aux solistes de devant, capables à tout moment de faire la différence. Nous avions certes le cul entre deux chaises, mais pour espérer gagner, il fallait encore et toujours tenter. », rappelait Marc Collat.


Le « gauche-droite » de Denquin
Tout en restant équilibrée, la deuxième mi-temps, moins spectaculaire, permettait à Grange de briller encore de mille feux devant les attaquants locaux. Laurent (47e) sur un service de François, puis Diamé de la tête (52e) après un centre de Denquin, trouvaient Grange sur leur route. Et quand ce n'était pas le dernier rempart des Ciel et Blanc qui intervenait, cette mission revenait à ses défenseurs, Sébastien Bertrand sur sa ligne un tir de Diamé (53e).
Gêné aux entournures, le Stade sortait l'une de ses vieilles classiques. Ouverture millimétrée de Létang pour Denquin. Le premier crochet intérieur de l'ailier rémois désarçonnait Bertrand. Le second l'obligeait à l'irréparable en pleine surface. Ce penalty salvateur qui devait propulser l'équipe locale au pied de l'ascenseur pour la D2, était malheureusement manqué par Heitzmann.
Le buteur maudit venu de Louhans via Beauvais, devenait douze minutes plus tard le héros de cette folle soirée, lorsque son coup franc, surprenait enfin Grange, en dépit d'un sauvetage désespéré.
On jouait le temps additionnel de cette quatrième manche de la saison entre Rémois et Parisiens. Delaune exultait et partageait quelques secondes plus tard ce 14e succès à domicile avec ses valeureux combattants. Encore un point à prendre sur les 12 encore en jeu et la montée en D2 sera officialisée. Vendredi soir, c'est sûr, Patrice Lair pourra enfin reposer son cœur.
Gérard Kancel...

 
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