GRENOBLE - STADE DE REIMS : 4-1
Samedi 12 avril 2003 - 33e journée de L2 - Arbitre : M. Thual
Rojas 9e, 23e sur pen., David 66e, Abdessadki 87e pour Grenoble - Liabeuf 14e sur pen. pour Reims
La plus lourde défaite depuis 14 mois
Reims a enregistré à Grenoble sa plus lourde défaite depuis 14 mois (4-0 à Toulouse), mais les circonstances étaient alors bien différentes. Les deux équipes avaient livré un match à couteaux tirés et le score ne reflétait pas vraiment la qualité des débats, des incidents de jeu ayant terni la partie. Hier soir, au contraire, les Grenoblois - qui jouaient en toute décontraction - se sont fait plaisir. Présent dans les tribunes, Just Fontaine aurait confié "avoir mal" pour "son Stade". Et si ce n'était que le FC Reims qu'il avait vu évoluer ?
Il faudrait un miracle
Incapable
de retrouver le chemin de la victoire à domicile, le Stade est contraint
d'aller chercher son salut hors de ses bases. A ce titre, le déplacement
à Grenoble devait se traduire par un succès. D'autant que les Isèrois
n'apparaissent pas parmi les équipes les plus performantes à domicile.Selon
Alain Michel, les joueurs seraient même un peu démobilisés.
L'entame de match ne confirmait pas les dires du coach grenoblois. Sur leur première
incursion dans le camp marnais, les Bleu et Blanc trouvaient la faille par Rojas
à la réception d'un centre de Hatchi (10e). L'Argentin bénéficiant
d'une intervention ratée de Lafond.
Les trois acteurs se retrouvaient
à la 23e lorsque Hatchi prenait l'intervalle entre Bertrand et Lafond.
Le dernier nommé, totalement hors du coup hier soir, commettait une grosse
erreur sous les yeux de l'arbitre en bousculant le défenseur grenoblois.
L'homme en noir ne pouvait qu'indiquer le point de pénalty. Rojas qui n'avait
plus marqué depuis le 1er février y allait de son doublé.
Il redonnait en fait l'avantage au Grenoble Foot 38 car, et c'est là que l'intervention de l'ancien Clermontois prenait tout son caractère stupide, le Stade avait remis une première fois les pendules à l'heure sur un pénalty de Liabeuf consécutif à une faute de l'ancien Sedanais David sur Louiron (15e).
Fond d'écran Cyril Lafond
Insipide
Fertile en but, cette première
période restait pourtant décousue. Grenoble sortait plus rapidement
les ballons quand Reims développait une production à l'emporte-pièce.
Servant ses attaquants dans des conditions délicates, à l'arrivée
seul Liabeuf avait encore au bout du pied une balle d'égalisation lancée
par François, il tentait un lob mais son ballon filait hors du cadre (32e).
Ce fut d'ailleurs la seule occasion digne de ce nom dans un premier acte insipide.
Le roi David
A la reprise, Goavec, manifestement
irrité par la prestation de ses hommes, modifiait ses batteries en sortant
un défenseur (Lafond) pour incorporer un attaquant, l'ancien Grenoblois
Tchami.
Le résultat ne fut sans doute pas à la hauteur de ses
espérances puisque les Stadistes ne s'approchèrent que rarement
des cages d'un Debes tranquille.
Au contraire de son vis-à-vis Charpentier
alerté par Malm dès la 52e puis sur une tête de Weber 59e,
et par le même Malm 61e.
Devant cette menace, Reims tentait bien de
répliquer sur une frappe lointaine mais imprécise de Haddadou (64e),
mais cette action illustrait le sentiment d'impuissance qui se dégageait
du onze champardenais.
Boniface expulsé !
Pire, les Dauphinois
faisaient le break par David qui, à l'angle de la surface, se jouait de
la défense rémoise pour enrouler son ballon et le placer hors de
portée de Charpentier.
La fin de match n'apportait rien de neuf pour
les Stadistes qui buvaient même le calice jusqu'à la lie avec un
but d'Abdessadki lancé par Ravaux. L'ancien Strasbourgeois venait battre
Charpentier après être parti en position de hors-jeu, provoquant
la colère des Rémois.
Les Rouge et Blanc qui avaient alors cédé
mentalement, perdaient leur contrôle pour terminer la partie à dix
après l'exclusion de Boniface.
Après ce triste match, les Rémois
se retrouvent plus que jamais dans de sales draps. Il leur faudra un miracle pour
éviter la relégation.
Philippe Launay
NB : Les deux derniers buts ont été inscrits sur lobs.
Constat d'échec
Sèchement
battu (1-4), le Stade a connu sa plus grosse défaite de la saison. Sa défense
- pourtant la quatrième plus performante de la division hors de ses bases
- a volé en éclats. Mais, plus que l'ampleur du score, c'est la
manière qui inquiète sérieusement à six journées
de la fin de la compétition.
Pourtant, au soir de la défaite
à Nancy, Denis Goavec acceptait tout, sauf le pessimisme : « Je ne
suis pas inquiet. Nous allons nous en sortir ».
Moral dans les chaussettes
Samedi
soir, sur le même refrain du « Si on joue comme cela », Eric
Boniface changeait de couplet : « On ne
pourra jamais gagner un match », lâchait l'ancien
Gueugnonnais exclu pour avoir manifesté sa mauvaise humeur (93e).
«
On a ce qu'on mérite
», confirmait Bertrand Tchami. « Il faudrait être plus solidaires,
ajoute Ludovic Liron. On était venu pour faire quelque chose mais on n'était
pas bien en place et on a flanché après le troisième but.
Le moral est forcément au plus bas.
»
Le Méridional devançait le commentaire du coach stadiste
qui n'avait pas vu ses éléments évoluer « à
la vie à la mort. Nous n'étions pas prêts à gagner
ce match. Nous avons perdu trop de duels. C'est regrettable car j'ai
le sentiment qu'il y avait un coup à faire ».
Paradoxalement en effet ('circonstance aggravante pour les Rouge et Blanc) le
groupe isérois n'a pas sorti un grand match. Les Dauphinois ont été
placés dans des conditions idéales par les Champenois eux-mêmes.
Les hommes de Michel laissent l'initiative à leurs rivaux pour mieux placer
leurs contres. C'est connu.
Sur deux erreurs dans les 16 m, Reims a donné
l'occasion à Grenoble de faire la course en tête.
Le Stade s'était
pourtant relevé du premier coup du sort (10e) avec un penalty de Liabeuf
(15e) mais ne se remettra jamais du deuxième (23e).
« Pas assez costauds »
Généreux et combatifs de coutume, le Stade, hormis en de rares séquences
(les dix premières minutes de chaque période), n'a semblé
ne même plus avoir ces armes dans son registre samedi. L'équipe est
définitivement plongée dans le doute.
« Nous ne sommes
pas assez costauds », analyse encore l'entraîneur marnais pointant
un collectif défaillant dans les zones de vérités, «
pas présent devant le but adverse et pas assez rigoureux devant le nôtre.
»
Quand la tête ne va pas, les jambes ne peuvent pas suivre. Ceci
expliquant le fort pourcentage de déchets techniques et le manque de lucidité.
Les Stadistes ont vainement sollicité Haddadou, bloqué par Weber,
alors que Liabeuf, que ses partenaires ont eu du mal à trouver, aurait
peut-être pu peser davantage par ses appels en profondeur.
Hors sujet
donc ! Denis Goavec, qui aimait, au début de son mandat, parler de la prestation
de ses joueurs comme d'une copie d'élève, aurait pu avoir ce commentaire,
samedi soir. Dernier de la classe, le Stade, élève studieux mais
limité d'ordinaire, a joué au cancre samedi.
Il passera une
dernière session de rattrapage la semaine prochaine face à Clermont
et serait bien inspiré de la réussir.
Sinon, il risque fort
une réorientation forcée en fin d'année.
Philippe
Launay
►clic Une double humiliation cette saison
AVANT-MATCH
Encore un petit coup de blues
Quand il reste peu de choses à dire, mieux vaut laisser la parole aux adversaires, via un extrait de leur site officiel où l'on apprend que ce Grenoble-Reims sera (encore) l'occasion d'un regard nostalgique. Un dernier coup de blues...
"Le GF 38 accueille samedi soir le Stade de Reims à loccasion de la 33ème journée de L2. Une rencontre teintée de nostalgie dont le coup denvoi sera donné par Just Fontaine
Les supporters grenoblois nont probablement pas oublié le dernier GF38-Reims disputé à Lesdiguières lors de la saison 2000-2001 de National. La victoire grenobloise 3-0 entérinait en effet ce soir-là laccession en Division 2 du GF 38.
Mais les situations des deux clubs ont bien évolué durant ces deux dernières saisons. Si le GF 38, toujours callé dans la première partie de tableau, aura loccasion samedi de se mettre totalement à labri de la zone de relégation, lavenir des promus rémois est bien plus compromis.
Lanterne rouge du championnat depuis trois journées, le Stade de Reims jouera en effet à Lesdiguières lune de ses dernières cartes pour espérer quitter la zone rouge avant le 24 mai prochain.
Pour se donner du cur à louvrage, les rémois pourront compter sur le soutien dune figure emblématique du football hexagonal qui a fait les grandes heures du Stade de Reims et de léquipe de France durant les années 50/60. Just Fontaine viendra en effet donner le coup denvoi de la rencontre après avoir inauguré dans la journée le stade qui porte son nom à St-Martin-dHères.
Du
coté de leffectif grenoblois, Robert Malm a encaissé mardi
matin à lentraînement un choc assez important au genou. Bien
que les premiers examens naient révélé aucune lésion,
le meilleur buteur grenoblois devra subir dautres tests médicaux
dici la fin de la semaine pour savoir sil pourra tenir ou non sa place
samedi.
GF38-Reims débutera le samedi 12 avril à 20h au Stade
Lesdiguières. La rencontre sera arbitrée par Mr Thual. Les internautes
exilés pourront suivre la rencontre en direct-Live sur le Net grâce
aux retransmissions de France
Bleu Isère et New's
FM."
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |