LIGUE 2 (2016-2017)

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LE HAVRE
REIMS
Vendredi 31/03/2017
20 h 00
1-1
Gimbert 17'
pour Le Havre
Chav
arria 79'
pour Reims




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Il faudra s'en contenter

Finalement, il n’y avait rien à perdre, et peu à gagner. L’enjeu de cette 31e journée paraissait effectivement être beaucoup moins lourd à supporter pour les Havrais qu’il ne l’était pour les Rémois.
Car hier soir, les Champenois jouaient gros, et joueront gros jusqu’au 18 mai, quand les Ciel et Marine n’avaient pour seule motivation que de se jauger, une fois de plus, face à l’une des formations du peloton de tête. Celles que le HAC n’a pas encore battues une seule fois cette saison.
Aucun des membres du top 5, que sont Lens, Brest, Troyes, Reims et Strasbourg, n’a en effet dû baisser pavillon face aux hommes d’Oswald Tanchot. Et ce, même si certains de ces duels auraient pu, auraient dû tourner en faveur du club doyen.
À commencer par la manche aller de cette confrontation entre Havrais et Rémois, à Delaune, cette rencontre que les Ciel et Marine avaient outrageusement dominée (sans marquer), eux qui avaient été contraints de rapidement courir après le score, à la suite d’une réalisation signée... Chavarria (7e).
Ce même Chavarria qui, hier au Stade Océane, trouva de nouveau l’ouverture, à un peu plus de dix minutes du gong. Un but en forme d’exploit, tant il semblait presque impossible de faire rompre un Fabien Farnolle en état de grâce.
L’international béninois fit en effet un véritable show après la pause, lui qui multiplia les arrêts plus décisifs les uns que les autres, plus spectaculaires les uns que les autres (voir par ailleurs). Mais à devenir bien trop seul à faire obstacle à des Rémois de plus en plus pressants au retour des vestiaires, Farnolle finit par craquer, lui qui repoussa une frappe puissante de Baldé avant de voir Chavarria être le premier à jaillir sur le ballon.

Gimbert, devant, derrière...

L’Italo-Argentin refroidissait ainsi des Havrais sauvés par leur transversale avant la pause (45e), par le poteau dans les derniers instants (87e), et par Gimbert en première période (44e). Gimbert, l’un des grands acteurs de cette soirée, d’abord buteur, de la tête et à la suite d’un corner de Ferhat (17e), puis auteur d’un sauvetage sur sa ligne de but, à la suite d’une frappe de Devaux (44e).
Crédité de sa septième réalisation de la saison, l’attaquant pensait sans doute pouvoir offrir un onzième succès au club doyen. Il n’en fut rien. Au regard de la première période, durant laquelle Ferhat toucha du bois d’un somptueux coup franc (4e), sans doute les points du succès n’auraient pas été volés.
En revanche, sur la base des quarante-cinq dernières minutes, durant lesquelles Gimbert, au terme d’un contre, aurait pu tuer le match (52e), Reims ne méritait pas de repartir bredouille.
Tout le monde a donc quitté le pré un brun frustré et bien peu avancé.

Fabien Farnolle (gardien de but du HAC) : « En deuxième mi-temps, on a été dominés, mais on a su faire le dos rond, moi, je n’ai fait que mon job, et on se disait que ça allait passer, que ce serait un jour avec. On a beaucoup donné, mais face à ce genre d’équipe, tant que tu ne fais pas le break, tu n’es jamais à l’abri. Et puis en face, Johann Carrasso a aussi fait un grand match. Finalement, je crois que des deux côtés, on peut tous avoir les boules. »


Ce qu'il faut retenir

AU HAVRE, LE HAC ET REIMS 1 À 1 (1-0)
Arbitre : M. Rouinsard.
Spectateurs : 7 831.
Buts pour le HAC : Gimbert (17e) ; pour Reims : Chavarria (79e).
Avertissements au HAC : Gory (45e), Julan (85e) ; à Reims : Bouhours (56e), Jeanvier (74e).
LE HAVRE AC : Farnolle – Chebake, Bain, Cambon, Mendy – Fontaine, Lekhal – Gory (Assifuah, 82e), Bonnet (cap) (Bese, 86e), Ferhat – Gimbert (Julan, 78e). Remplaçants : Thuram (g), Moukoudi. Entraîneur : Oswald Tanchot.
REIMS : J. Carrasso – Métanire, Jeanvier, Weber (cap), Bouhours (Chavarria, 65e) – H. Traoré, Devaux, Kankava, Diego – Oudin (Berthier, 81e), Kyei (Baldé, 70e). Remplaçants : E. Mendy (g), Rodriguez. Entraîneur : Michel Der Zakarian.



79e - Chavarria - Le Havre-Reims : 1-1


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17e - Gimbert - Le Havre-Reims : 1-0


L'AVANT-MATCH
Devaux : Il y a une vie
après le foot
...
Forcément, à 32 ans, Antoine Devaux sait que son nom disparaîtra bientôt du générique. Mais que les fans du FC Dieppe, où tout a commencé pour l’actuel milieu de terrain du Stade de Reims, ne se mettent pas à rêver de son retour pour une ultime pige.
Une fois que le rideau sera tombé sur sa carrière, une page se tournera définitivement. Car il est comme ça Devaux. Pour lui, le foot n’est qu’un jeu, une passion, qu’il ne peut conjuguer qu’au plus que plaisir.
« Si vraiment je n’ai pas le choix, si c’est le seul moyen de faire vivre ma famille, peut-être que je resterai dans le milieu, mais franchement, j’ai envie d’autre chose. »

La Champagne, où il s’est installé à l’été 2012, l’a d’ailleurs inspiré au moment de réfléchir à une voie nouvelle, via une formation dans le domaine viticole.
« Maintenant, j’avoue que je n’ai pas beaucoup avancé dans cette formation. Le fait d’avoir été longtemps blessé ne m’a pas permis de m’investir comme je l’aurais souhaité. Car c’est comme ça dans ce métier, lorsque vous êtes blessé, vous avez beaucoup moins de temps pour vous. »
Et Antoine Devaux ne sait malheureusement que trop bien de quoi il parle. Cette saison, cinq mois durant il dut rester éloigné des terrains. Afin de se remettre d’une... cinquième opération du genou.

« J’ai eu envie d’arrêter »

« Ces blessures font partie des épreuves difficiles que j’ai eu à traverser, mais je me suis toujours accroché et je suis toujours là. » Ainsi ce soir, il ne disputera que son huitième match version 2016-2017.
« Mais je pourrais ne plus du tout faire partie de ce milieu, avoue-t-il. Avec Reims, les deux dernières saisons en Ligue 1 ont été vraiment galères. Je ne parle même pas des résultats, mais de l’ambiance au sein du groupe. Moi, je me fous qu’un groupe vive bien ou mal, ce qui m’importe, c’est qu’il vive. Et lors des deux saisons précédentes, il ne se passait rien. C’était plat, vide. Et à un moment donné, j’ai eu envie d’arrêter. Moi, je n’ai jamais considéré le foot comme un métier.
Attention, j’ai suffisamment d’amis qui galèrent dans leur boulot pour savoir que je suis un privilégié et que je ne peux pas me permettre de ne pas avoir la banane tous les matins. Mais parfois, j’avoue que de perdre ou de gagner ne me fait rien, ou pas grand-chose. »

Peut-être son parcours atypique n’est-il pas étranger au fait qu’il véhicule une image, non pas marginale, mais originale. Le centre de formation, Devaux ne l’a pas connu. Lorsqu’il quitta Dieppe et le CFA pour rejoindre le HAC et la Ligue 2, il consommait déjà ses 20 ans.
« C’est effectivement peut-être pour ça que je vois le foot différemment des autres, que je ne me prends pas la tête, et que, je l’admets, j’ai parfois manqué de sérieux. Je sais que j’aurais peut-être pu faire une autre carrière, plus belle, mais j’ai toujours eu du mal à basculer du côté de l’ambition personnelle. Maintenant, je ne vais quand même pas me plaindre. Au HAC, dès la première année (2005-2006), j’ai fait 34 matches, alors que j’arrivais de CFA. »
Puis 15, puis... Puis un départ, sous la forme d’un prêt, direction Gueugnon, alors qu’en cet été 2007, Jean-Marc Nobilo peaufinait un groupe qui allait éclabousser la compétition.

Considéré en 2008, à tort, comme un peu court pour rallier un effectif havrais invité à se produire en Ligue 1, Devaux quitta définitivement sa Normandie natale, cap sur Boulogne-sur-Mer (2008-2009). « Et là, après Thierry Uvenard, qui a été le premier à me faire confiance, j’ai découvert un autre entraîneur qui m’a marqué : Philippe Montanier.

« Si physiquement, je suis en état... »

Avec lui, j’ai passé une saison exceptionnelle à Boulogne. Humainement tout d’abord, puis sportivement, puisque nous sommes montés en L1. On souhaitait travailler de nouveau ensemble, ça a failli se faire en Espagne (NDLR : à la Real Sociedad), mais finalement, nos chemins ont dû se séparer. »
Car c’est à Toulouse, sur les recommandations... d’Uvenard et sous la direction de Alain Casanova, qu’il se fit une réputation au sein de l’élite. Et ce pendant trois saisons (de 2009 à 2012), la première ayant été plombée par une nouvelle blessure à un genou. Ce même genou qui l’a donc privé de la moitié de l’exercice en cours, celui qui le verra demain retrouver le HAC et découvrir le Stade Océane, celui de son avant-dernière année de contrat avec les Champenois.
« On parlera donc d’avenir en fin de saison. Je verrai si, physiquement, je suis toujours en état. Pour l’instant, je veux juste profiter car on vit des moments plutôt sympas. »
Aussi sympas que ce footballeur pas tout à fait comme les autres nommé Devaux.


LES GROUPES
Le Havre
: Farnolle, Thuram - Chebake, Bese, Bain, Cambon, Mendy, Moukoudi - Fontaine, Bonnet, Ferhat, Lekhal - Gimbert, Assifuah, Julan, Gory..
Reims : Carrasso, Mendy - Bouhours, Jeanvier, Metanire, Traore, Weber - Kankava, Berthier, Devaux, Diego, Rodriguez - Kyei, Chavarria, Baldé, Oudin..


 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL  

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