ROMORANTIN - STADE DE REIMS :  3-1 Dossevi 4e - Villate 52e, Haguy 67e & 77e sp

Samedi 20 mars 2004 - 29e journée du National - Arbitre : Olivier Lamarre

Dossevi 4e pour REIMS

Villate 52e, Haguy 67e et 77e (sp) pour ROMORANTIN

 

Les résultats mitigés des poursuivants

limitent la casse, mais...

 

Lozano rentre bredouille

de Sologne

 

Cannes qui perd, Ajaccio et Brest qui partagent les points. En final, la défaite de Reims à Romorantin aura peu d'incidence au classement.

En revanche, elle peut s'avérer lourde de conséquences pour Ladislas Lozano dont les choix hasardeux opérés en seconde mi-temps (Haddadou arrière gauche, notamment) se sont payés cash. Attention ! La Ligue 2 nécessitera de mieux maîtriser la stratégie de jeu, au risque d'ouvrir une deuxième "ère Goavec".

 

 

CE QU'ON A VU SUR PLACE

 

Diané centre pour Dossevi. Frappe à ras de terre du n°12 et le ballon termine sa course au pied du poteau droit d'Ardeois. 1-0 après 4 minutes de jeu. Les 70 supporters rémois présents en Sologne ne pouvaient rêver meilleure entame de match.

Quelques minutes plus tard, Diané est même sur le point de faire le break sur, cette fois, un centre aérien de Dossevi dévié par un défenseur. L'attaquant ivoirien du Stade n'a quasiment plus qu'à pousser le ballon dans le but solognot, mais sa balle lobbée est bien trop molle pour tromper la vigilance d'Ardeois.

 

A Romo, on a beaucoup bu pour oublier...

Rien de très grave, car les Rémois maîtrisent leur sujet de la tête et des épaules. Du moins, le croit-on. Seule une petite alerte en toute fin de première mi-temps aurait pu les faire douter. Ce n'est pas le cas. Et pourtant, c'était bien d'un "avertissement sans frais" dont il s'agissait... et les choses allaient ensuite se gâter.

Au retour des vestiaires, la donne était même radicalement bouleversée. Muselés depuis 45 minutes, les Solognots allaient lâcher les chiens (*) sur le but de Balijon. Un, deux, quatre, dix raids successifs en une poignée de minutes et, sur coup-franc, Villate égalisait de la tête comme à la parade.

 

(*) Note pour JLS : c'est une image (Sologne = chasse) . Il n'y avait évidemment pas de chiens sur le terrain.

 

L'EQUIPE DE DÉPART

DOUKANTIE ONGOLY BARBIER COMMINGES

DIANÉ DAMBURY LETANG HADDADOU

BOUTAL DOSSEVI

 

C'est alors que le pire allait commencer. En l'absence d'Arnaud et Leroy, Ladislas Lozano avait choisi de titulariser Ongoly et Barbier en défense centrale (rien à redire), de confier le poste de latéral droit à Doukantie et de faire glisser Comminges à gauche (il évolue habituellement à droite).

Après l'égalisation de Romorantin, sans doute trop sûr de son fait le coach rémois choisit de reprendre l'avantage au plus vite au prix d'un risque insensé : sortir Comminges, le remplacer par Ribas et faire glisser Mohamed Haddadou au poste... d'arrière gauche.

Une dizaine de minutes plus tard, la messe était dite. Côté droit, Haguy bénéficiait d'un ballon glissé dans le dos de la défense rémoise. Loin de l'action, Haddadou, seul sur son flanc gauche, "oubliait" de s'aligner sur ses coéquipiers (on ne peut lui en vouloir) et couvrait de fait l'attaquant solognot. Haguy n'avait plus qu'à tromper Arnaud Balijon, trahi par les siens.

 

L'EQUIPE RECOMPOSÉE

DOUKANTIE ONGOLY BARBIER HADDADOU

DIANÉ DAMBURY LETANG RIBAS

BOUTAL DOSSEVI

 

Et inévitablement, quand on parle de boire...

Et ce n'était pas fini. Conscient d'avoir fait un mauvais choix, Lozano allait s'enferrer un peu plus en recomposant à nouveau son arrière-garde. Haddadou remontait d'un cran, tandis que Dambury glissait en défense centrale, Doukantie à gauche et Barbier à droite. Un vrai jeu de chaises musicales et un véritable aveu d'impuissance pour le chef d'orchestre, incapable de décrypter sa propre partition.

Pour pimenter le tout, Stéphane Laquait (absent des terrains depuis plus de quatre mois) se voyait confier la baguette de meneur de jeu, en lieu et place de Claude Dambury. Olivier Létang rejoignait le banc de touche.

 

L'EQUIPE RECOMPOSÉE (version 2)

BARBIER ONGOLY DAMBURY DOUKANTIE

DIANÉ LAQUAIT RIBAS HADDADOU

BOUTAL DOSSEVI

 

Chacun était encore en train de chercher ses marques quand Beyrac et Bouabdellah mirent tout le monde au diapason en prenant de vitesse la défense centrale rémoise, où Dambury (talentueux milieu de terrain) traînait sa peine depuis peu. Balijon n'avait d'autre recours que de faucher l'attaquant solognot dans la surface. Penalty indiscutable mais aussi... sévère carton rouge pour le gardien rémois. Dossevi sortait, Tingry s'installait dans les cages et Haguy transformait.

Rien à ajouter. Ce qui s'est passé à Romorantin nous rappelle de mauvais souvenirs. De bien mauvais souvenirs !

A propos, Louiron et Oliveras (défenseurs de métier) sont restés sur le banc et, visiblement, Ribas n'était pas au mieux de sa forme. Il fut même tout à fait "transparent". Quel gâchis !

 

 

 

 

LES PHOTOS QUI DÉDOUANENT LOZANO

Dany le Rouge présente

"Le geste technique de la semaine"

Aujourd'hui

Le levage de coude

A Romorantin, Dany le Rouge fêtait ses 47 ans de mariage

 

 

Voilà qui va rassurer les inconditionnels de Ladislas Lozano, dont il faut bien admettre qu'il a peut-être été accusé à tort de penchants goavesques. En effet, depuis quelques heures, une autre hypothèse se fait jour. Celui que Richard Gotte définissait récemment dans "La Voix du Nord" comme un "célèbre biérologue calaisien" aurait tenté de se mesurer à Dany le Rouge avant la rencontre. Et il aurait, semble-t-il, perdu un peu de lucidité dans ce combat à armes inégales, le leader des supporters rémois étant à l'échauffement depuis de longues heures déjà au moment où les deux "meneurs d'hommes" se sont défiés.

Ce lundi 22 mars au matin, un mail anonyme accompagné d'une photo explicite (ci-dessous) prise dans le car des supporters, peu après le départ de Reims, apporte un éclairage nouveau sur les coulisses de cette rencontre. "L'histoire des bières aurait commencé dès le départ dans le bus officiel d'Allez Reims et par un même et unique Leader, un dénommé Dany le rouge. Comme ne le laisse pas soupçonner cette photo, ce n'est pas du sirop dans la bouteille", remarque notre correspondant.

Pour corroborer ces soupçons, La "Nouvelle République du Centre-Ouest" (à lire ci-dessous) fait indirectement allusion à ces dérives sous le titre "C'est Romo qui pétille" (du style "Quand les supporters rémois boivent, les joueurs trinquent) et rapporte quelques propos de Ladislas Lozano, selon lesquels les onze Solognots auraient joué comme 22.

Pas fâché finalement que tout cela relève de la méprise. Ce n'est pas de penchants goavesques dont il s'agissait. Dont acte !

 

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C'est Romo qui pétille !

 

Grâce à une seconde période de très haut niveau, les Solognots sont venus à bout du leader champenois et sont complètement relancés dans la course à la montée dont ils ne sont plus qu'à trois points.
On avait déjà été tellement gâté depuis le début entre la victoire contre Nîmes (3-0, à dix contre onze pendant 84 minutes), celle contre Beauvais (3-2, acquise dans les arrêts de jeu et qui propulsait l'équipe à la première place) ou celle contre Dijon (4-3) que l'on s'était fait à l'idée qu'après un tel festin, la fin de saison ne pourrait être que plus fade. Ce que les matchs retours, sans grand éclat, ne n'avaient fait que confirmer.
Eh bien erreur, grosse erreur, les Romorantinais ont ressorti le couvert samedi soir avec un succès bien léché contre l'incontestable leader, Reims, battu pour la première fois de la saison par deux buts d'écart et finalement pas si mécontent de son sort, comme le dira plus tard son entraîneur Lozano : "Ce que Romorantin nous a fait subir en deuxième période, même les plus grosses formations comme Brest ou Cannes n'ont pas réussi à le faire sur deux matchs."
Le technicien champenois parle ainsi des 45 dernières minutes, car pour ce qui est des 45 premières, Romorantin a nettement moins bien maîtrisé, très vite mené au score sur un jaillissement de Dossevi (0-1, 6ème) et incapable par la suite de hausser le rythme jusqu'à ce Dudoit soit tout près d'égaliser sur une volée trop écrasée (45ème + 2). Mais juste après que Ardeois ait sauvé une balle de 0-2 qui aurait pu être fatale (41ème)…
C'est donc après la mi-temps que Romo a forgé son succès et Bouabdellah en a été le détonateur avec pas moins de trois occasions très franches en moins de cinq minutes, seul face au gardien. L'égalisation intervenait finalement sur un coup-franc de Reuperné repris de la tête par Villatte (1-1, 53ème) et dix minutes plus au terme d'un mouvement travaillé toute la semaine à l'entraînement, Lidon trouvait Beyrac dont la déviation propulsait Haguy vers le but (2-1). Reims asphyxié ne réagissait pas et allait même sombrer dans le dernier quart après l'expulsion de son gardien, coupable d'une faute sur Bouabdellah dans ses 16 mètres. Faute qui entraînera un penalty que Beyrac transformera. Et à la " Panenka " (*) s'il vous plaît (3-1, 78ème).
Cette victoire conjuguée avec l'ensemble résultats de la soirée (défaites de Cannes et Pau ; nuls de Brest, Libourne, Nîmes et Ajaccio) permet aux Solognots de revenir à la sixième place du classement, à trois points du nouveau troisième Dijon, seul autre grand bénéficiaire du jour grâce à son succès à Sète. A neuf matchs de la fin, et après un tel exploit, on se reprend forcément à rêver de ligue 2.

Vincent Dufour, très motivé à cette idée (lire par ailleurs), préfère pourtant savourer l'instant présent. " Ce qui est grisant, ce n'est pas de battre une équipe mythique comme Reims. Sur un match tout est possible. Mais jouer dans le même championnat qu'eux, quand on est de Romo, ça oui, c'est formidable. " On n'a pas fini de se régaler jusqu'au 22 mai… Pierre MICHEL

 

(*) La " Panenka " est une petite frappe molle que les joueurs utilisent pour transformer un penalty en plein milieu du but. C'est la hantise de tous les gardiens de but qui anticipent sur un côté. Ce tir porte le nom d'un joueur tchécoslovaque qui l'a expérimenté, avec succès, pour la première fois en finale du championnat d'Europe des Nations 1976.


 

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Les supporters qui étaient à Romo voient rouge, mais c'est pour la bonne cause.

Samedi, à Cherbourg, ça va carburer. C'est sûr ! Et pas qu'à la bière...

(photo JP/SikReims uncle)

 

 

 

L'AVANT-MATCH

 

 

Chasse de nuit en Sologne

 

 

Sans Leroy, Petitjean et... Arnaud (déchirure musculaire), mais avec Moukila, Laquait et Louiron (sur le banc), le Stade se rend en Sologne - où Romorantin a cessé de tirer à vue - pour prendre un point. Mais, chemin faisant...

 

Actuellement, le stade de Romorantin, c'est ça !

Mais, dans un an, il il passera de 800 à 3.000 places assises.

 

Entre prestige et nécessité - Le sprint est lancé. A dix étapes de l'arrivée, Romorantin est heureux d'accueillir le mythique Stade de Reims. Mais est quasiment dans l'obligation de le battre s'il veut encore croire à la montée en Ligue 2.
Avec seulement deux petits points pris lors des trois derniers matchs, Romorantin fait du surplace. Et le surplace, ce n'est pas vraiment l'idéal pour avancer. Pourtant à y regarder de plus près, ces deux points pris sont une véritable aubaine. Car, avec désormais un total de quarante-deux, ils ont permis d'assurer le maintien. Ce qui au départ était l'objectif recherché.

 

"L'autre discours" de Vincent Dufour

Vincent Dufour, qui parle plutôt sur le sujet « d'obligation », voit dans cette réussite si loin du but, l'occasion de se montrer encore plus ambitieux. Et se surprend à parler publiquement, et pour la première fois, « de montée en Ligue 2 ». Il explique : «Maintenant qu'on est sauvés, les joueurs vont être encore plus libérés. Ils vont être encore meilleurs sur le terrain. Enfin, c'est ce que j'espère… » On peut rajouter que le retour à des terrains plus secs n'est pas fait pour lui déplaire. Et ce ne sont pas les petits gabarits de son effectif qui diront le contraire !


Reims moyen à l'extérieur Romorantin bon à domicile
Reste que pour inverser la tendance actuelle, qui fait que l'écart avec le podium se creuse ostensiblement, Romorantin a l'obligation d'enchaîner une belle série. « Et le plus tôt sera le mieux, plaisante le coach, qui n'ignore pas qu'il ne reste plus que dix matchs. Il nous faudrait tout de suite trois victoires d'affilée. Ou au plus tard après Reims, à condition de ne pas perdre. »
A regarder les statistiques d'assez près, Romorantin n'a pas à s'inquiéter outre mesure de recevoir le glorieux Stade de Reims. Car si les Champenois sont en tête – et largement – depuis la huitième journée (1), ils le doivent plus à leur parcours à domicile, quasiment sans tâche (12 victoires, 3 nuls dont le match aller [1-1], 0 défaite) qu'à leur comportement à l'extérieur plutôt quelconque pour un leader (4 V, 3 N, 6 D). Cela doit rassurer le SOR, qui après une première saison calamiteuse à domicile (NDLR : souvenez-vous, 5 victoires seulement en 19 matchs !) a littéralement changé de cap cette année (8 V, 4 N, 2 D) au point d'être vraiment redouté.
Bref, on n'ira pas jusqu'à dire que Reims tremble au moment de débarquer en Sologne, mais il doit s'attendre à passer des moments difficiles, comme le dit encore Vincent Dufour. « C'est une grande fierté d'accueillir cette équipe mythique. Il faut comprendre tout ce que ressentent nos anciens avec Reims. »
Et même s'il n'est plus question des Kopa, Fontaine et autres Hidalgo, deux fois finalistes de la Coupe d'Europe des clubs champions (l'ancêtre de la Champion's League), l'équipe actuelle a tout de même fière allure avec des anciens joueurs de L1 (Boutal, Doukantie, Laquait).
En face, Romorantin alignera comme d'habitude une équipe offensive, amputée de son deuxième buteur Baylet (suspendu), mais avec deux milieux excentrés très offensifs chargés d'alimenter le duo d'attaque du jour Haguy - Baylet. Charge à tout ce petit monde de forcer le verrou champenois et d'empocher une victoire historique qui pourrait être le point de départ d'une folle remontée au classement. Pierre MICHEL

 

 

 

 

LE PRÉSIDENT DE ROMORANTIN :

"Reims est irrattrapable"

 

Le président du SOR pense que son équipe peut toujours prétendre à l'accession en L 2, ce qui passe obligatoirement par une victoire sur le leader Reims.

Dans quel état d'esprit abordez-vous ce match ?
" Je suis très serein. Moi, je ne joue pas… "
Vous pourriez avoir une appréhension avant de recevoir Reims, leader incontesté…
" Maintenant que le maintien est acquis, il ne peut plus rien nous arriver de désagréable. Juste des bonnes choses. "
Comme la montée par exemple ?
" J'y crois toujours. Il reste dix matchs. Si on les gagne, c'est bon. "
Faut peut-être pas pousser…
" Disons qu'on va déjà essayer de gagner tous ceux à domicile. Ensuite, il faudra bien grappiller un peu à l'extérieur. "
Quels sont vos principaux concurrents ?
" Reims est irrattrapable même si je sens qu'on va les battre demain. Brest est très costaud, mais a quelques soucis. Libourne est un sacré promu. Et Cannes est très bien, mais sur un match, même chez eux, on peut les battre… "
Vous oubliez Dijon (ndlr : que Romorantin a battu 4-3 en décembre) qui brille en Coupe de France…
" Ne me parlez pas de ça ! "
De Dijon ? Ou de la Coupe de France ?
" Dijon est une belle équipe. La Coupe de France est une belle épreuve… "
L'élimination en Guadeloupe n'est toujours pas digérée ?
" Mais vous vous rendez compte ? Dijon est en demi-finale. Financièrement, ils doivent être très très bien ! "
Ce qui n'est pas votre cas ?
" Cette saison, on a proposé des primes très attractives aux joueurs. Si on monte en L2, avec les rentrées d'argent espérées (ndlr : droits télévisés, fédération), ça sera parfait. Mais si on échoue d'un rien, c'est un maintien qui nous aura coûté assez cher… "
Le national, c'est si difficile économiquement
" Vu la taille de la ville et la taille de notre budget, il faut être très clair. C'est où la L2 ou la DH. "
Combien de temps vous donnez-vous pour accéder au niveau au dessus ?
" Au plus tôt cette année, car l'opportunité est bien réelle. Au plus tard pour la saison 2006-2007, ce qui coïnciderait avec le projet de nouveau stade avancé par le maire. "
On vous sent très motivé…
" Ecoutez. Si je passe cinquante heures par semaine au club au détriment de ma famille et de ma santé, c'est que je suis passionné. Seulement, il faut que tout le monde suive. Ce club, très vite, il faudra le transformer en société sportive. On prendra conseil auprès de structures juridiques pour trouver la meilleure formule. "
Vincent Dufour sera-t-il l'entraîneur qui vous accompagnera dans l'aventure ?
"Son destin est entre ses mains. Il y a un avenant dans son contrat qui stipule qu'il est reconduit en cas de maintien. C'est à lui de décider !"
Vous n'êtes plus fâchés ?
" On est des réactifs (sic) l'un comme l'autre. Mais on a fait des efforts de communication. Maintenant, le courant passe mieux entre nous. C'est un entraîneur qui a beaucoup apporté au club et qui apporte encore beaucoup. Il ne doit simplement pas oublier qu'il y a une hiérarchie à respecter au club…" Propos recueillis par Pierre MICHEL

 

 

Dream team sur Sologne

 

Un membre de la "dream team" rémoise 2002-2003 a rejoint Romo au mercato. Gros plan sur... Xavier Dudoit, l'homme qui se joue de Ronaldinho et n'apprécie guère la Champagne.

 

En football comme dans d'autres domaines professionnels, aujourd'hui plus qu'hier, tout peut être remis en cause du jour au lendemain. Le chômage pour un footballeur, c'est comme pour tout exclu de la vie active, une marginalisation bien difficile à admettre et à surmonter. Il faut à coup sûr être bien entouré pour ne pas connaître une sérieuse chute de tension.

Prenez Xavier Dudoit, le nouveau Solognot. En mai 2002, ce garçon plus doué que la moyenne, dispute sous le maillot de Lorient, une demi-finale de Coupe de France. Cet événement se déroule au Parc des Princes face au grand PSG de Ronaldinho, la victoire est au bout, Xavier a 25 ans, il touche son zénith, son avenir semble doré. D'autant que cette saison-là, si Lorient a manqué son championnat en ligue 1, il sauve sa saison en disputant les finales de Coupe de France et de coupe de la ligue (perdue face à Bordeaux). Lui qui a disputé tous les matchs en ligue 2 la saison précédente, celle de l'accession, possède maintenant une telle expérience, que la suite de sa carrière dans le monde pro est quasi-garantie.

 

Ronaldinho contre Dudoit

Reims : "mon souvenir sportif le plus douloureux"

La galère se fait pourtant jour quelques semaines après la victoire en Coupe de France face à Bastia. A Lorient, il n'est plus titulaire dans le onze dirigé par Yvon Pouliquen. Six mois en marge de l'équipe redescendue en ligue 2 lui suffisent, il décide d'accepter l'offre de Reims, lors du mercato.

Le club champenois est à la dérive en ligue 2, l'occasion semble intéressante d'apporter sa solide expérience pour sauver le grand stade rémois. « Je suis arrivé dans un club en pleine crise, avec de nombreux conflits humains qui ont plombé l'ambiance. A coup sûr mon souvenir de footballeur le plus douloureux. »

La conséquence de cette saison ratée est lourde : Xavier Dudoit ne trouve pas de club, il doit s'inscrire au chômage. Bien loin déjà le Parc des Princes et Ronaldinho, son quotidien c'est l'Assedic…

« Le retour de Christian Gourcuff à la tête du FC Lorient m'a laissé entrevoir un espoir, car cet entraîneur pour lequel j'ai beaucoup de respect, voulait me conserver dans l'effectif. Ce n'était pas l'avis du président. » Seul point positif, il peut s'entraîner avec l'équipe de ligue 2, ce qui lui permet d'afficher aujourd'hui une condition physique très convenable.

 

Pas hypocrite pour un sou...

 

Originaire de Mauzé-Thouarsais (79), tout comme Grégoire et Goussé qui ont fait carrière en ligue 1, mais surtout comme Olivier Saboureau, avec qui il a toujours gardé un contact, il connaît un peu le SOR. Milieu de terrain de petite taille (1,67 m), Xavier Dudoit a également pu se faire une idée de la réputation de Romorantin, l'an passé à Reims aux côtés de Cédric Liabeuf. « Je sais qu'ici on privilégie le beau jeu et surtout que l'ambiance est bonne. Après mon expérience désastreuse à Reims, j'accorde beaucoup d'importance à cet aspect. »

Milieu de terrain axial de préférence, Xavier a occupé bien d'autres postes dans sa carrière. « Depuis le centre de formation de Rennes où je suis resté quatre ans, puis à l'AS Vitré en D3, ou encore à Thouars en national sous la direction de Thierry Goudet, puis ensuite à Lorient, j'ai été utilisé à bien des postes. Les quatre du milieu de terrain, mais également ceux de défenseur latéral, à droite comme à gauche. »

Voilà une polyvalence qui devrait faciliter l'intégration de cet élément très vif, qui a trouvé ces derniers mois son équilibre auprès de Stéphanie son épouse, et d'Axel son fils. Il savoure depuis quelques jours, avec un plaisir bien compréhensible, le bonheur d'exister de nouveau en tant que footballeur, désireux de retenir la leçon, et animé d'une forte envie de revanche.

 

Dudoit à Reims

 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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