DIJON - STADE DE REIMS : 1-0
Samedi 25 octobre 2003 - 15e journée du National - Arbitre : Gérald Grégoire
Sébastien HEITZMANN - 81e
Heeeiiitzzzmaaann !!!
... et pas de barbecue en vue
Reims s'est incliné à Dijon sur un but de Sébastien Heitzmann et, à vrai dire, on ne peut même pas crier à la surprise tant cette défaite était annoncée. C'est, en quelque sorte, la revanche du banni, celui qui avait permis au Stade d'accrocher la L2 voilà deux saisons avant d'être prié d'aller se faire voir ailleurs. Celui dont, il y a quelques mois encore, l'une des plus hautes autorités du Stade disait sur le ton de la plaisanterie : "Il veut vraiment de nous mais son problème, c'est que nous on ne veut vraiment pas de lui"
Si l'on n'était pas supporters de Reims, on dirait même que la morale est sauve. Mais, on se contentera de souligner que les résultats au raccroc de ces dernières semaines, conjugués à l'absence d'une charnière centrale de métier en Bourgogne, étaient annonciateurs de ce résultat négatif et que les choses reprendront leur cours normal dès la prochaine rencontre, après cette simple... péripétie.
Heitzmann
: "Non, je n'ai rien oublié"
3e
- Frappe sèche de Boutal à l'entrée de la surface.
Le gardien dijonnais s'y reprend à deux fois pour neutraliser le ballon.
43e - Service millimétré
de Heitzmann dans les pieds de Diers, mais le milieu dijonnais exploite mal cette
balle de but et l'expédie au-dessus de la cage de Balijon, irrémédiablement
battu.
68e - Une grande première.
Recruté à l'intersaison, l'ex-Sedanais Alexis Rouquette effectue
ses premiers pas en compétition avec le Stade. R.A.S. durant la suite de
la partie.
71e - Déjà averti
en début de rencontre, Samuel Boutal reçoit un deuxième carton
jaune, synonyme d'expulsion.
81e - Dos
au but, Sébastien Heitzmann hérite d'un ballon difficile aux 16
mètres mais sa reprise en pivot fait mouche. 1-0 pour Dijon.
90e
- Faute dans la surface sur William Louiron. Les Dijonnais protestent
mais Gérald Grégoire reste inflexible : Penalty ! Noël Moukila,
chargé d'exécuter la sentence, expédie une frappe trop molle
pour inquiéter Mouko. Reims ne peut revenir au score.
En l'espace d'un mois, les trois équipes de tête (Reims, Brest et Ajaccio) ont été défaites par le Dijon FCO.
Le coup du tapis vert
l'union 27-10-03
Claude
Dambury, capitaine après le remplacement de David François, a déposé
une réserve technique samedi soir à la suite d'un fait de jeu survenu
juste après l'expulsion de Samuel Boutal. Alors que l'arbitre Gérald
Grégoire avait demandé à Sébastien Larcier de quitter
momentanément le terrain afin de se faire soigner, le milieu de terrain
dijonnais est en effet revenu sur la pelouse à la 73e minute sans son autorisation
ni celle de son assistant.
Considérant qu'à ce moment-là,
le Bourguignon avait directement entravé leur action, les Stadistes ont
immédiatement demandé à ce qu'une réserve soit posée
sur la feuille de match. Ayant été réalisée en bonne
et due forme selon le délégué (champardennais) de la rencontre,
la réclamation est recevable. Celle-ci sera par conséquent transmise
à la Commission centrale des arbitres qui, rapport du délégué
à l'appui, jugera cette semaine si M. Grégoire s'est rendu coupable
d'une faute technique d'arbitrage (*). C.G.
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(*) La saison dernière, la rencontre de Ligue 1 entre Auxerre et Sedan avait été donnée à rejouer après que la CCA ait conclu à une faute technique d'arbitrage.
AVANT-MATCH
Destins croisés
Privé de sa charnière centrale (Arnaud - Barbier), le Stade retrouvera sur sa route un certain Sébastien Heitzmann pour qui cette rencontre exhalera comme un parfum de revanche. L'ancien buteur rémois avait été écarté du club sans ménagement lors de l'accession en L2. Il n'a pas oublié...
Dijon n'est pas non plus un adversaire comme les autres pour Ladislas Lozano qui avait été pressenti pour entraîner l'équipe de la Côte-d'Or.
Le seigneur Lozano
"Nous avons l'ambition de gagner tous les matches, mais nous n'en avons pas la prétention"
Réussir
à remonter à peine relégué ? « Simple et compliqué
à la fois », répond Ladislas Lozano, l'entraîneur rémois,
lorsque l'on lui pose la question.
Pour se donner toutes les chances de réussir là où on ne compte plus les échecs d'équipes présumées supérieures et concrètement à la peine, l'ex-coach de Calais a d'abord sondé le paysage : « J'avais refusé de rester à Créteil malgré le challenge réussi du maintien parce que le projet ne me paraissait pas cohérent. Au contraire, je me suis engagé avec Reims parce que l'environnement me paraissait sérieux. »
Le grand ménage
Le technicien
a ensuite cherché à bien s'entourer : « Il était vital
de bénéficier d'un encadrement compétent, très professionnel,
capable de me suivre dans mon engagement. » Ladislas Lozano a fait table
rase : « J'ai refusé de travailler avec des gens qui étaient
au club la saison passée. Ca a créé quelques remous, mais
j'ai fait fi de tout ça. »
L'adjoint est donc Jean-Claude Cloet,
ancien joueur à Valenciennes, Nancy, Cannes et Saint-Dizier, puis entraîneur
à Nancy (centre de formation), Gravelines, Lille (conseiller technique),
Epinal et l'EF Bastia. « C'est mon confident, mon double, un grand pro.
»
Psychologie avant tout
Pour
le reste, un entraîneur de gardiens qui s'occupait des jeunes la saison
passée, un prof de sport « avec qui le feeling est passé »
pour s'occuper de la remise en forme des joueurs blessés et un préparateur
mental qui le suit depuis cinq ans : « A Calais, nous avons réussi
avec des joueurs délaissés par le milieu pro parce que nous avons
su les remettre en situation. Derrière le joueur, je vois toujours l'individu.
Je suis viscéralement attaché à l'aspect psychologique. Jean-Jacques
Berne, mon préparateur mental, me permet de bien appréhender les
échéances, d'avoir la bonne attitude. Il s'adresse aussi aux joueurs
qui le souhaitent. »
Cet encadrement mis en place, encore fallait-il
constituer un groupe de joueurs à même de jouer les premiers rôles.
« J'ai tapé dans la fourmilière de l'effectif de l'an dernier
qui était miné, avec des gens qui n'étaient là que
pour leur intérêt personnel. Nous n'avons gardé que sept joueurs
sur vingt-huit, puis nous avons recoupé nos infos et refusé beaucoup
de candidatures. Nous n'avons finalement accepté que des joueurs méconnus
qui voulaient franchir un palier ou bien des joueurs qui sont venus remettre en
cause leur carrière. Bien nous en a pris. Je suis très fier d'être
à la tête de cette bande d'hommes sincères et sains. Le pourcentage
de transfert du verbal sur le terrain est très élevé. »
A ce groupe de qualité, Ladislas Lozano a appliqué sa méthode
: « Le volume de travail a été considéré par
la plupart des joueurs comme inhabituel. Le bénéfice, on l'a aujourd'hui,
non seulement par les résultats, mais aussi par l'identité de jeu.
Reims est une équipe conquérante, qui ne doute pas. »
Un esprit de renouveau
Et quand
la défaite arrive (trois fois à l'extérieur), Reims rebondit
aussitôt : « Ce n'est pas parce que l'on prend une claque qu'il faut
tendre l'autre joue. On rectifie, on travaille. Nous avons l'ambition de gagner
tous les matches, mais nous n'en avons pas la prétention. Je le répète
tous les jours dans le vestiaire, rien n'est acquis. Nous devrons toujours et
encore prouver. Notre objectif n'est pas de gagner le championnat, mais de finir
dans les trois premiers. C'est pourquoi seul l'écart avec le quatrième
nous intéresse. »
Avec sept points d'avance sur Romorantin et Cannes, le Stade de Reims a pour l'instant de la marge. Le fléchissement de ces derniers temps n'inquiète d'ailleurs pas son entraîneur : « Après la rencontre de coupe de la Ligue contre Sedan, à cause des matches répétés et de la pression importante, nous avons été un petit peu en dedans pendant trois matches. Nous avons géré tout ça grâce à une décompression complète et de la régénération. Nous sommes maintenant en phase de redressement, avec un esprit de renouveau. » Dijon est prévenu. Philippe CROLY-LABOURDETTE
Il aurait pu être Dijonnais
Ce
samedi soir, les routes de Dijon et de l'actuel entraîneur de Reims, Ladislas
Lozano, vont se croiser une fois de plus.
Si
tout le monde du foot connaît forcément cet homme, qui a signé
avec Calais, en 2000, l'un des plus beaux parcours qu'un club puisse écrire
en coupe de France, les Dijonnais se souviennent aussi que c'est contre lui qu'ils
ont obtenu l'accession en National la même année.
Mais,
si Calais et Lozano semblent deux noms indissociables dans l'histoire du foot
français, le parcours de cet entraîneur que l'on dit parfois atypique
est loin de se borner à cette performance.
Alors qu'il effectue sa
formation de joueur à Viry-Châtillon, il se qualifie pour sa première
finale de coupe de France, en cadets, avec une sélection parisienne. «
C'est un très bon club formateur, qui a toujours eu et qui a toujours de
très bons éducateurs.»
Après un bref aller-retour
d'une saison en D2 espagnole à Santander à 19 ans, il retrouve la
région parisienne. Mais Paris-Joinville (D2) dépose le bilan. «
Sans arrêt Bosman à l'époque, il ne pouvait y avoir que deux
étrangers par équipe. Je n'avais donc aucune chance de jouer. »
Sans que ça l'enchante au départ, Lozano rejoint Abbeville. «
Et au lieu de finir la saison, je suis resté 11 ans. » Une expérience
déjà très riche, avec une ascension de la DH à la
D2.
« J'ai connu 7 ans de très grandes émotions, avec
des matches importants. C'était très intense. En plus, Abbeville
avait des valeurs de formation, de travail, d'abnégation. Ca m'a servi
par la suite. Je me rends compte que j'ai toujours connu des clubs à caractère.
»
La vocation d'entraîneur
«
Mais Abbeville avait des problèmes d'ambition, de moyens. » En 1983,
à 31 ans, Ladislas Lozano devient entraîneur. « Je ne me suis
jamais posé la question de savoir ce que je ferai après ma carrière
de joueur. Être entraîneur, c'est une vocation. J'ai passé
mes premiers diplômes à 23 ans et j'ai toujours voulu encadrer la
jeunesse, transmettre, diriger, rencontrer des gens, découvrir des cultures.»
A Deauville (D4) pendant trois ans, il côtoie Jacques Santini, qui est à
Lisieux (D3) et Philippe Troussier, à Alençon.
Alors, Lozano
rejoint Friville-Escarbotin (D4), pour deux ans, puis St-Omer (D4), où
il reste 6 ans, de 88 à 94, et accède en D3. « C'est mon premier
contrat d'entraîneur professionnel. » Jusqu'à présent,
le Castillan avait dû concilier sa passion avec son travail de maître
d'uvre dans le bâtiment.
St-Omer joue d'ailleurs un 8e de finale
de coupe de France en 92, contre le Monaco de Wenger, avecPassi, Djorkaeff, Ettori,
qui rencontre le Feyenoord en demi-finale de coupe d'Europe 10 jours plus tard.
« Alors que nous avions un budget pour éviter de descendre, nous
avons raté la montée en D2 contre St-Quentin lors du dernier match.
Ensuite, pour la sérénité, je n'ai pas voulu rester. »
Comme aucune proposition ne se concrétise, l'homme donne son accord au
président de Berck-sur-Mer, un ami intime.
« Ce fut une sacrée
expérience de passer du niveau national au niveau régional. Une
grosse remise en cause. Mes entraînements étaient inadaptés
par rapport aux gars que j'avais en face de moi. »
Un il spécial
En 95, Lozano
est contacté par Calais. Il y reste six ans, manque la montée en
National en 99 lors de la dernière journée, et perd contre Nantes
en finale de la coupe de France en 2000.
Arrivé « au bout du
bout » avec Calais, il entraîne le Widad Casablanca pendant un an,
sauve Créteil de la relégation de mars à juin 2002, puis
passe un an au Qatar.
A peine a-t-il posé un pied sur le sol français, que Jean-Pierre
Caillot, vice-président de Reims, lui propose la direction de l'équipe
première du Stade. « J'ai trouvé un homme, puis des hommes,
autour d'un projet cohérent. L'objectif de Reims de remonter en L2 ne me
paraît pas une ambition déplacée. »
« Venir
à Dijon, c'est un peu particulier pour moi », continue Ladislas Lozano.
« Je connais des gens et j'ai bien failli venir à Dijon lors des
deux dernières années. Lors des confrontations entre Calais et Dijon,
j'ai ressenti une ambiance dans ce club, au sein de l'équipe. Je suis très
« famille », je suis un « affectif ». Alors je regarde
toujours les résultats de Dijon avec un il spécial. »
Stéphan LETOURNEAU
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |